Fonctionnaires fantômes: morts et enterrés mais toujours salariés

Mohamed Moubdi, ministre de la Fonction publique et de la modernisation de l’administration.

Mohamed Moubdi, ministre de la Fonction publique et de la modernisation de l’administration. . DR

Revue de presseKisoque360. Ils ont quitté ce monde ou tout simplement le pays, travaillent désormais dans d’autres secteurs ou à leur propre compte. Pourtant, ils continuent de percevoir régulièrement leurs salaires. Mohamed Moubdi compte porter leurs dossiers devant les tribunaux.

Le 25/07/2015 à 06h51

L’expression «fonctionnaire fantôme» prend tout son sens. Selon, une déclaration pour le moins étonnante, faite par Mohamed Moubdi, ministre de la Fonction publique et de la modernisation de l’administration au quotidien arabophone Assabah, des fonctionnaires continuent de percevoir leurs salaires alors qu’ils sont, depuis longtemps, «morts et enterrés».

Dans sa Une de fin de semaine, le quotidien arabophone révèle que le ministère de la fonction publique a pu découvrir, grâce à la collaboration de responsables au sein du Trésor, des fonctionnaires fantômes dont plusieurs sont décédés. D’autres sont toujours sur la liste des salaires alors qu’ils ont quitté l’administration pour travailler dans d’autres secteurs ou se mettre à leurs propres comptes.

Autre découverte étonnante: beaucoup de ces anciens fonctionnaires «ont définitivement quitté le territoire et sont désormais résidents à l’étranger. Leur salaire continue malgré cela à être viré régulièrement sur leur compte bancaire», rapporte le quotidien. Une situation que le ministère de tutelle ne compte pas négliger. Il étudie la possibilité de présenter les dossiers de tous les fonctionnaires concernés devant la justice afin de récupérer l’argent dont ces personnes ont bénéficié.

Par ailleurs, à ceux qui s’opposent au passage à l’heure d’été adopté par le Maroc, le ministre a tout simplement conseillé un réveil «plus matinal, à l’image des citoyens des pays avancés qui travaillent jour et nuit pour faire avancer leur pays».

Concernant les élections de septembre, Moubdi a promis une victoire écrasante dans sa ville natale, Fkih Ben Salah. «Il a également promis à ses opposants, qui ne se rappellent de l’existence de cette ville qu’à l’approche des élections, une dure défaite », rapporte Assabah. Le ministre s’est dit de ceux qui ont aidé au développement et à l’émergence de cette ville, ce qui n’a pas été du goût de ses rivaux.

Selon Haraki, sa fonction de ministre n’a eu aucun effet sur sa mission de président du Conseil communal de Fkih Ben Salah. Bien au contraire, «la ville a profité de mon poste», a déclaré Moubdi.

Le ministre a profité de l’entretien accordé au quotidien arabophone pour inviter tous les membres de son parti à la réconciliation. A condition qu’il ne soit pas fait place au chantage, à la recherche de postes au sein du gouvernement et au clientélisme.

Par Driss Douad
Le 25/07/2015 à 06h51