Etat d'urgence déclaré à Casablanca

Brahim Taougar - Le360

Revue de pressekiosque360. Le séisme qu’a provoqué le discours du roi au Parlement sur l’état catastrophique dans lequel se trouve la capitale économique a réveillé brusquement les services provinciaux, les autorités locales et le conseil de la ville.

Le 13/10/2013 à 21h54

Le séisme qu’a provoqué le discours du roi qui a dénoncé l’état catastrophique dans lequel se trouve la capitale économique du royaume a réveillé brusquement les services provinciaux, les autorités locales et le conseil de la ville. Tout ce beau monde s’est donc retrouvé dès samedi au centre d’une réunion élargie qu’a présidée le wali par intérim, rapportent les quotidiens de ce lundi 14 octobre. Le journal Annass nous apprend ainsi que Mohamed Kadri, le wali par intérim et gouverneur de la préfecture d’Ain Chock, a réuni gouverneurs et responsables de la ville. La réunion de travail a été dominée par "l’examen des problèmes que connaît la ville, notamment dans les secteurs des services, du traitement des eaux usées, et de la salubrité entre autres des habitations qui ont encerclé et étouffé la ville".

Dans un article titré "Ceux qui ont transformé Casablanca en une ville désastreuse", Al Massae rapporte que, quelques heures après la dure gifle qu’a constituée le discours du roi adressé aux responsables de la gestion de la ville, "le Conseil de la ville s’est rapidement réuni pour examiner les critiques émises dans le discours royal". Une personne ayant assisté à cette réunion a indiqué à ce journal que "tous les groupes politiques représentés au sein du conseil ont été surpris par ces critiques et ont affirmé que la responsabilité des défaillances que connaît la gestion de la ville incombe à tous mais à divers degrés.

Une profonde crise structurelle et permanente

Selon cette même source citée par Al Massae, "le bureau du conseil de la ville a pris trois décisions urgentes afin de se conformer au le discours royal". "L’une d’entre elles a décrété l’état d’urgence en matière d’assainissement, d’hygiène, de nettoyage et de lutte contre les points noirs de la ville". "Il a été également accordé un intérêt particulier aux problèmes des zones que les inondations affectent gravement chaque hiver. Par ailleurs, il a été demandé aux autorités locales de fournir de grands d’efforts pour "récolter plus de recettes financières afin de réaliser d’urgence les projets d’infrastructures nécessaires". Quant à Assabah, il rapporte que le maire de la ville, Mohamed Sajid, "a démenti avoir présenté sa démission ou avoir été hospitalisé", assurant qu’il assume toujours la présidence de la mairie, et que des réunions intensives se tiennent pour mettre en œuvre le plus vite possible "des projets à Casablanca et concrétiser les orientations du discours royal".

Cette grande métropole vit deux crises profondes, l’une liée à la démocratie locale et l’autre à la gouvernance, deux aspects endémiques qui ont terni non seulement l’image du conseil municipal mais aussi l’image de la ville, cette dernière ayant cessé de se battre contre ce dysfonctionnement structurel qui a infecté tous les secteurs. Cette crise a impacté le niveau de vie et l’avenir des habitants. La résolution de cette crise commence par le recensement des priorités, mais aussi par la fin de l’impunité des responsables de cet état des lieux. Il faut soumettre les élus et les autorités de cette ville à s’engager impérativement par une formule contraignante et coercitive pour aller vers la voie de la bonne gouvernance de la ville. Si cette voie n’est pas empruntée par les corps élus et désignés, on se retrouvera à l’avenir, c’est certain, devant d’autres cas similaires à celui Casablanca à travers le pays. 

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 13/10/2013 à 21h54