Il est partout. A la fois porte-parole du gouvernement et ministre de l’Education nationale, Saaïd Amzazi est sur tous les fronts. Mais c’est surtout en sa dernière qualité qu’il a été interpellé lundi au Parlement, au cours d’une séance de questions orales. Covid-19 oblige, Amzazi a dû répondre à nombre de questions aussi gênantes les unes que les autres, même si, dans l’absolu, son bilan et sa gestion d’un département aussi sensible que complexe sont largement positifs. Il y a d’abord eu toute une avalanche de questions et remarques sur le dispositif d’enseignement à distance en temps de confinement. Pour Amzazi, résume le quotidien Al Massae dans sa livraison de ce mercredi 8 juillet, l’enseignement à distance a contribué à l'amélioration et à la reconstruction de l'image collective de l'école et de l'enseignant, outre la création de canaux de communication directe entre la société, l'école et les enseignants. Citant un sondage d’opinion auquel ont participé 100.000 personnes, le ministre a affirmé que les résultats de ce processus demeuraient très honorables. Ainsi, près de 78% des personnes sondées ont fait part de leur satisfaction. Si cette opération n’a globalement pas fait débat, c’est, ensuite, le conflit opposant les parents d’élèves aux directions de ces établissements d’enseignement relevant du secteur privé qui ont soulevé le plus de commentaires. Certains parlementaires ont reproché au département de tutelle sa neutralité négative sur ce sujet, dont le point d’achoppement a été le maintien des frais de scolarité dans ces établissements, alors même que tout le déroulé du processus d’enseignement a été effectué à distance ces derniers mois. Alors que les parlementaires demandaient une médiation, voire une intervention de la tutelle, le ministère s’est limité à jouer les bons offices, sans grands résultats dans les faits. Des députés sont allés jusqu’à reprocher à Amzazi sa déclaration selon laquelle le public ne peut supporter un afflux des élèves du privé et que, donc, celui-ci avait son poids à faire valoir. Pour certains de ces députés, du moment que c’est le ministère qui accrédite ces écoles privées, que le système d’enseignement est (souvent) le même et que l’Etat est garant du droit inaliénable à l’éducation pour tous, le département d’Amzazi avait tout son rôle à jouer. Mais il n’en fut rien, selon eux. Rappelons notamment, à ce sujet, que le Parti du progrès et du socialisme (PPS, opposition ) vient de hausser le ton contre le secteur de l'enseignement privé en décidant de "saisir" le Conseil de la concurrence sur diverses questions, dont celle concernant les coûts exorbitants de la scolarité. Prenant le relais et la défense d'une catégorie de parents mécontents, le PPS a ainsi demandé à son groupement parlementaire de saisir le Conseil de la concurrence, via la présidence de la Chambre des représentants. Les membres du Conseil de la concurrence sont ainsi appelés à donner leur avis sur la question de "la cherté des coûts scolaires" appliqués par les établissements relevant de l'enseignement privé, qui n'ont pas tenu compte de la période de confinement dans leurs facturations du troisième trimestre de cette année.
Par Maya Zidoune
Le 08/07/2020 à 15h49