Le député Noureddine Kchibel, élu du Rassemblement national des indépendants (RNI, majorité) et président de la commune rurale de Moulay Abdelkrim, dans la province de Taounate, comparaîtra devant la justice juste après la fête de l’Aïd Al-Adha.
Ainsi en a décidé le juge d’instruction de la Chambre criminelle chargée des crimes financiers près la Cour d’appel de Fès, après avoir examiné et instruit une affaire liée à la gestion de cette commune rurale.
Le député du RNI est poursuivi en état de liberté provisoire pour les chefs d’accusation de «détournement de fonds», de «dilapidation de deniers publics» et de «corruption», relaie Al Akhbar de ce mardi 11 juin.
Les poursuites engagées à l’encontre de ce député du RNI ont été décidées sur la base d’une plainte déposée auprès du procureur général du Roi près la Cour d’appel de Fès par Samira Hamani, première vice-présidente de la commune rurale de Moulay Abdelkrim.
Dans le libellé de sa plainte, l’élue communale a révélé que «le président gérait la commune à distance depuis sa résidence à Rabat» et a dévoilé bien «des dysfonctionnements et des conflits d’intérêts dans cette collectivité territoriale», indique le quotidien.
L’élue communale a dénoncé aux autorités l’existence, dans la gestion de cette commune rurale de la province de Taounate, de marchés publics octroyés à une société montée de toutes pièces à cet effet, à Fès, par un autre fonctionnaire de cette même commune.
Dans sa plainte, la vice-présidente de la commune rurale de Moulay Abdelkrim a aussi décrit des malversations dont font preuve des employés de sociétés appartenant au président de cette commune, qui intervenaient dans la gestion communale.
Cette plainte a été transférée par le procureur général du Roi près la Cour d’appel de Fès à la Brigade régionale de la gendarmerie royale qui a auditionné Noureddine Kchibel, en sa qualité de président de cette commune, ainsi que quatorze autres personnes: une employée exerçant dans l’une de ses sociétés, un de ses vice-présidents, des employés contractuels, un régisseur et un technicien de cette commune, ainsi que des entrepreneurs soupçonnés d’avoir indûment bénéficié de bons de commande de cette commune rurale.
Al Akhbar rappelle par ailleurs qu’un mystère perdure encore sur les circonstances exactes ayant conduit au «suicide du directeur des services de cette commune rurale, qui s’est dernièrement volontairement donné la mort en absorbant un poison. Il a été transporté dans un état critique au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Fès, où il est décédé».