Une plainte adressée au président du comité d’éthique et de conduite, Abdelouahed El Fassi, marque un tournant préoccupant dans la cohésion interne du parti de l’Istiqlal. Des membres d’une organisation économique proche du parti ont dénoncé avec véhémence les agissements d’un secrétaire d’État, istiqlalien de surcroît, lui reprochant de leur avoir infligé un préjudice flagrant. Dans une lettre au ton ferme, les plaignants s’interrogent sur son engagement réel envers les valeurs de solidarité et d’éthique qui devraient guider tout responsable istiqlalien.
«Loin d’honorer la voix d’une institution nationale, placée sous l’égide d’un membre du comité exécutif du parti, le ministre a préféré l’ignorer et l’exclure, bafouant ainsi les usages protocolaires les plus élémentaires», peut-on lire dans la missive. Et d’ajouter: «Cette attitude porte gravement atteinte à l’image d’une structure considérée comme l’un des fleurons de l’économie nationale et un pilier essentiel de son développement».
Face à cette situation, certaines voix s’élèvent pour exiger une audition rapide des plaignants, ainsi que des mesures fermes afin de préserver le parti des conséquences néfastes de ces pratiques, teintées d’opportunisme et d’alliances éphémères. D’aucuns remettent même en question l’utilité du comité d’éthique et de conduite, où siègent pourtant des figures emblématiques du parti, si celui-ci ne parvient pas à défendre ses intérêts durant le mandat gouvernemental en cours.
La crise trouve son origine dans les agissements d’un secrétaire d’État récemment nommé, dont la gestion controversée lors d’une rencontre économique a provoqué une vive polémique au sein de l’Istiqlal. Des acteurs économiques proches du parti l’accusent d’avoir exclu l’un des leurs d’un séminaire organisé à Casablanca pour présenter un nouveau programme gouvernemental. Cet incident a suscité une vague d’indignation, poussant plusieurs militants à interpeller le secrétaire général du parti, Nizar Baraka, ainsi que la présidence du gouvernement.
Certaines voix au sein de l’Istiqlal alertent sur les dangers d’une précipitation dans les manœuvres électorales, susceptibles de nuire à l’action gouvernementale et de compromettre les réformes en cours. «S’engager prématurément dans une course aux voix ne sert pas les intérêts du parti et risque d’affaiblir l’exécution du programme gouvernemental», soulignent ces mêmes sources.
De son côté, le journal Al Akhbar apporte un éclairage supplémentaire en identifiant le secrétaire d’État à l’origine de la polémique: Omar Hejira, en charge du Commerce extérieur. Ce dernier aurait empêché Hassan Sentissi, président de la Confédération marocaine des exportateurs (ASMEX) et membre de l’Istiqlal, de s’exprimer lors d’un séminaire organisé le 28 mai à Casablanca. Pourtant, l’intervention de Sentissi figurait bel et bien à l’ordre du jour. Cette exclusion, justifiée par de vagues «considérations protocolaires», a contraint ce dernier à diffuser son discours auprès des médias présents, accentuant ainsi le malaise