Casablanca sous les ordures, le maire PJD hors zone

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Revue de presseKiosque360. Le conseil de la ville a reconduit les mêmes sociétés délégataires des déchets ménagers qui avaient géré la période transitoire. Bien que cette attribution ait été faite selon les règles des marchés publics, l’opposition soupçonne des enjeux électoraux.

Le 31/10/2018 à 23h25

La mairie de Casablanca continue de tergiverser sur le dossier de la gestion des déchets ménagers de la ville, après l’exclusion de la société turque «Norm». Seules trois entreprises ont été choisies comme attributaires après l’ouverture des plis de ce marché public, ce qui a suscité l’ire de l’opposition qui a émis de fortes réserves sur cette adjudication. Les nouveaux délégataires, Mecomar, Derichebourg et Averda, seront donc chargés de gérer le ramassage des ordures dans quatre zones de la ville. Un véritable casse-tête pour le conseil de la ville qui sera confronté à des problèmes organisationnels pour dispatcher quatre périmètres territoriaux entre les trois sociétés.

Un membre de l’opposition, qui a requis l’anonymat, estime que le fait d’avoir retenu les mêmes entreprises qui avaient géré la période transitoire, sous le contrôle de la SDL Casa Prestations, jette le doute sur cette transaction. Il estime ainsi, rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition du jeudi 1er novembre, que les «points noirs» de la pollution, dans la capitale économique, doivent être la priorité des priorités. Le conseil de la ville, ajoute-t-il, doit trouver des solutions urgentes aux problèmes organisationnels de ce secteur par l’élaboration d’un schéma global, pour assurer la propreté de toutes les zones de la ville.

Le conseiller de l’opposition va plus loin en affirmant que l’ambiguïté continue de caractériser le secteur de la propreté dans la capitale économique. D’autant, enchaîne-t-il, que la SDL Casa Prestations persiste à ignorer les «points noirs» en conservant les mêmes sociétés qui ont géré ce domaine pendant la période transitoire. Et de fustiger le maire qui, dit-il, hypothèque le secteur de la propreté en engageant des sociétés qui courent beaucoup plus derrière le profit que pour la gestion, d’une manière efficace, de la collecte des déchets ménagers.

Selon certaines sources, l’octroi du marché de la gestion déléguée des déchets ménagers est devenu un enjeu électoral. Des promesses auraient été faites, des mois avant l’adjudication du marché, à des sociétés selon des critères bien définis. Tout ceci se passe alors que les agents de collecte des déchets se plaignent de la faiblesse du niveau des salaires et de l’absence de couverture sociale. Pis encore, ils protestent contre l’insuffisance des gants pour le ramassage des ordures et l’octroi annuel d'à peine deux tenues de travail et une paire de chaussures de mauvaise qualité.

Il faut rappeler que le nouveau cahier des charges de la gestion déléguée des déchets ménagers a gardé le même découpage territorial, avec 8 arrondissements et quatre zones dont auront à s'occuper les trois sociétés délégataires.

Par Samir Hilmi
Le 31/10/2018 à 23h25