Bilan 2024: hausse de demandes, modernisation et multiplication des partenariats, les trois défis relevés par la police scientifique et technique

Un élément de la police scientifique effectuant des analyses sur une quantité de drogue saisie par les éléments de la Sûreté nationale. (Photo d'illustration)

Traitement record des demandes, modernisation des services et déploiement de laboratoires régionaux: en 2024, la police scientifique et technique n’a pas cessé de renforcer ses infrastructures pour mieux répondre aux recours accrus à ses expertises. Le point.

Le 25/12/2024 à 17h39

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Avec 21.859 demandes d’expertises scientifiques traitées au cours de l’année, le Laboratoire national de la police scientifique et technique de Casablanca, qui a obtenu la certification ISO 17025 pour la septième année consécutive, a établi un nouveau record d’activité. Parmi ces cas, les analyses ADN, essentielles dans les enquêtes criminelles, représentent 17.557 requêtes, marquant une hausse de 7,5%.

La chimie forensique, participant à prouver l’existence d’un crime et à déterminer l’identité de l’auteur et son mode opératoire, a enregistré pour sa part une augmentation significative de 14,5%, avec 1.589 demandes d’expertise. Quant au service des stupéfiants et de la toxicologie forensique, il a vu son activité grimper de 1%, avec 2.353 cas traités.

Les expertises balistiques ont couvert pour leur part l’analyse de 168 armes à feu, 46 répliques et plus de 6.240 munitions, en progression de 6%. En matière de documents frauduleux, 730 cas ont été pris en charge, affichant une hausse de 2,5%. Mais c’est le domaine des analyses numériques qui a connu l’essor le plus spectaculaire: 7.332 demandes ont été traitées sur un total de 29.182 supports électroniques, soit une augmentation de 18% par rapport à l’année précédente.

Multiplication des partenariats

Sur le plan international, la police scientifique marocaine a poursuivi son ouverture. Un accord de jumelage signé avec le prestigieux laboratoire américain Lawrence Livermore a permis d’intensifier les échanges en matière de formation et d’assistance technique. Parallèlement, des collaborations avec des pays africains ont consolidé le statut du Laboratoire casablancais en tant que référence régionale dans les sciences forensiques.

L’innovation est restée au centre des priorités en 2024. L’acquisition du laboratoire mobile «DIM-LAB P3», destiné à la détection et à l’analyse rapides des composants biologiques, a renforcé la capacité d’intervention directe sur les scènes de crime. Ce nouvel outil, alliant efficacité et technologie de pointe, s’inscrit dans une démarche globale visant à améliorer la réactivité des investigations.

Pour accompagner la demande croissante, la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) a engagé une stratégie ambitieuse de modernisation. Et l’année 2025 sera marquée par la création de six laboratoires régionaux de police scientifique et technique, notamment à Marrakech, Rabat et Agadir. En complément, six nouveaux laboratoires régionaux dédiés à l’analyse des traces numériques seront implantés dans des préfectures telles que Tanger, Meknès et Béni Mellal. Ces infrastructures, dotées de technologies avancées, permettront de renforcer la proximité et l’efficacité des services de police scientifique à travers le pays.

Par Nisrine Zaoui
Le 25/12/2024 à 17h39