Attaques terroristes d’Es-Smara: la nature des roquettes utilisées, et la main du Polisario, se précisent

انفجارات السمارة.. شهود يروون تفاصيل ما عاشوه

L'un des impacts des quatre tirs de roquettes lancés, dans la nuit du samedi à dimanche 29 octobre 2023, sur la ville d'Es-Smara, au Sahara marocain.

Similaires à celles utilisées par la milice séparatiste du Polisario dans ses hostilités de faible intensité contre les Forces armées royales, les roquettes employées dans les attaques terroristes menées contre des cibles civiles à Es-Smara sont des versions évoluées des modèles soviétiques Katioucha ou Grad.

Le 01/11/2023 à 12h18

On en sait un peu plus sur la nature des roquettes utilisées dans les attaques terroristes perpétrées dans la nuit du samedi à dimanche 29 octobre dans la ville d’Es-Smara. Selon des éléments fiables, partagés par le bien informé forum FAR-Maroc sur les réseaux sociaux, il s’agit de variantes modernisées des roquettes soviétiques Katioucha ou Grad, soit les mêmes utilisées par les milices séparatistes armées du Polisario dans leur «guerre» contre le Maroc, qualifiées d’hostilités de faible intensité dans le dernier rapport du secrétaire général de l’ONU sur le Sahara.

Cet «acte de guerre» perpétré dans la capitale spirituelle du Sahara porte donc la signature des mercenaires du Polisario. Les quatre tirs de projectiles, qui ont ciblé des populations civiles dans des quartiers de la ville, ont causé la mort d’une personne et fait trois blessés, dont deux graves, admis à l’hôpital militaire de Laâyoune pour recevoir les soins nécessaires.

Selon le forum FAR-Maroc, il ne fait aucun doute que la responsabilité du front séparatiste est établie. «Ces roquettes sont de la même nature que celles utilisées par le Polisario contre la ligne de défense, depuis que le Front à unilatéralement mis fin au cessez-le-feu», lit-on. Il s’agit précisément de roquettes de 122 mm, avec une portée habituellement limitée (entre 15 et 40 kilomètres). «Il est évident qu’il est question là de modèles modernisés et plus évolués, reçus par le Front de la part de ses alliés iraniens, parrains du terrorisme, à travers le Hezbollah, et avec un appui logistique algérien. La portée et le caractère à fragmentation de ces explosifs témoignent d’une évolution des capacités des milices terroristes» du Polisario, précise FAR-Maroc.

Des roquettes datant de la Seconde Guerre mondiale

Katioucha est le surnom donné par les Soviétiques à un lance-roquettes multiple datant de la Seconde Guerre mondiale. Sur le terrain des opérations, plusieurs batteries de Katiouchas étaient généralement alignées, dans le but de créer un tir de barrage et de destruction très important. Leur puissance de feu était néanmoins altérée par une forte imprécision du tir.

Le BM-21 Grad est quant à lui un lance-roquette multiple de 122 millimètres, également d’origine soviétique, développé au cours des années 1960. Largement exportée, cette arme a été présente dans de nombreux conflits, au point d’être considérée par les spécialistes comme l’un des systèmes d’artillerie les plus répandus à travers le monde. Pratiquement toutes les armées des États de l’ancien bloc soviétique utilisent encore des BM-21 (ou leurs variantes), et de nombreux pays sur tous les continents ont tenté d’en développer leur propre version.

Pour le forum FAR-Maroc, les actes terroristes d’Es-Smara révèlent une volonté du Polisario d’attirer l’attention vers le conflit, en imitant, du moins dans l’esprit et toutes proportions gardées, les attaques lancées par le Hamas sur le territoire israélien le 7 octobre dernier. «Au bout de 900 communiqués sur des offensives militaires, dont certaines seulement ont été effectives, tout le long du mur de défense marocain, sans résultats et sans dégâts aucuns sur les Forces armées royales, le Polisario s’est retrouvé face à la pression des camps (de Tindouf, en Algérie, NDLR)», lit-on sur le forum FAR-Maroc. Ceci, d’autant que de nombreux dirigeants militaires du Polisario ont été neutralisés dans des opérations menées par l’armée marocaine. Les attaques d’Es-Smara s’assimilent ainsi à des réactions aussi meurtrières qu’irréfléchies.

Un acte qui «ne restera pas impuni»

Lors d’une conférence de presse donnée le lundi 30 octobre au siège de l’ONU à New York, à l’issue de l’adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 2703 sur le Sahara, l’ambassadeur représentant permanent du Maroc au sein de l’organisation onusienne a qualifié d’acte terroriste les tirs de projectiles sur des habitations à Es-Semara. Un «acte de guerre» qui «ne restera pas impuni», a-t-il martelé.

«Cela suppose des conséquences et des responsabilités. Pour le moment, tout ce que nous pouvons dire, c’est que ces attaques, avec cette victime innocente, dont la mort a attristé tout le Maroc, ne resteront pas impunies. Leurs auteurs devront assumer leurs responsabilités juridiques, mais également politiques. Je ne parle pas seulement de ceux qui ont perpétré ces attaques, mais également de ceux qui sont derrière eux. Ceux qui les abritent, leur fournissent des missiles, des Katioucha ou des mortiers», a affirmé le diplomate marocain.

Par Tarik Qattab
Le 01/11/2023 à 12h18