Omar Hilale: les explosions d’Es-Semara sont une «attaque terroriste» et un «acte de guerre» qui ne resteront pas impunis

Omar Hilale, ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l’organisation des Nations unies.

Le 31/10/2023 à 10h10

VidéoLors d’une conférence de presse donnée lundi 30 octobre au siège de l’ONU à New York, à l’issue de l’adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 2703 sur le Sahara, l’ambassadeur représentant permanent du Maroc au sein de l’organisation onusienne a qualifié d’acte terroriste les tirs de projectiles sur des habitations à Es-Semara, au Sahara marocain, dans la nuit du samedi à dimanche 29 octobre 2023. Un «acte de guerre» qui «ne restera pas impuni».

L’enquête menée par la police judiciaire compétente et les expertises techniques et balistiques n’ont pas encore livré leurs conclusions, mais la piste terroriste et la signature du Polisario se précisent quant aux tirs de roquettes qui ont ciblé, dans la nuit de samedi à dimanche 29 octobre, les populations civiles à Es-Semara, faisant un mort et trois blessés (dont un dans un état grave). Ambassadeur représentant du Maroc aux Nations unies, Omar Hilale en est convaincu. Pour lui, ce qui s’est passé est une «attaque terroriste» et un «acte de guerre» qui ne restera pas impuni.

Tout en attendant les résultats et les conclusions de l’enquête menée par la police judiciaire de Laâyoune et Es-Semara, «nous savons que le droit international, le droit humanitaire international, les résolutions du Conseil de sécurité qualifient toute attaque et tout ciblage de civils comme acte terroriste et comme acte de guerre», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse donnée le lundi 30 octobre au siège de l’ONU à New York, à l’issue de l’adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 2703 sur le Sahara.

«Cela suppose des conséquences et des responsabilités. Pour le moment, tout ce que nous pouvons dire, c’est que ces attaques, avec cette victime innocente, dont la mort a attristé tout le Maroc, ne resteront pas impunies. Leurs auteurs devront assumer leurs responsabilités juridiques, mais également politiques. Je ne parle pas seulement de ceux qui ont perpétré ces attaques, mais également de ceux qui sont derrière eux. Ceux qui les abritent, leur fournissent des missiles, des Katioucha ou des mortiers», a affirmé le diplomate marocain.

La vérité finira par éclater. De telles déflagrations laissent des traces et, parfois, des indices techniques trahissant leur origine, ce qui va permettre au Maroc d’assurer leur traçabilité, a ajouté Omar Hilale. Et à ce moment-là, le Maroc prendra les décisions qui s’imposeront, promet-il.

En attendant, il existe un faisceau d’indices probants qui versent dans la même direction, selon lui. Le premier indice est le communiqué officiel 901 qui a été publié par le groupe séparatiste armé, le Polisario, dans lequel il revendique des opérations armées ayant ciblé trois régions: Mehbès, Es-Semara et Farsia. «Ce communiqué parle donc explicitement des projectiles lancés vers Es-Semara dans la nuit du samedi à dimanche», a souligné l’ambassadeur.

Le deuxième indice est que lorsque les radios, les télévisions et les agences de presse du monde ont commencé à évoquer ces explosions, le Polisario n’a à aucun moment démenti son implication. «En l’absence de démenti de sa part, tout le responsabilise», tranche Omar Hilale. Le silence du Polisario confirme que c’est bien cette organisation qui est derrière ces explosions.

Pour rappel, quatre déflagrations sont survenues dans la nuit de samedi à dimanche 29 octobre dans la ville d’Es-Semara, causant la mort d’une personne et faisant trois blessés, admis à l’hôpital de Laâyoune pour recevoir les soins nécessaires. Les tirs de projectiles ont visé des quartiers dans la ville d’Es-Semara et des cibles civiles. Dans un communiqué publié dimanche 29 octobre, le procureur général du Roi près la Cour d’appel de Laâyoune a précisé travailler à établir les effets juridiques qui s’imposent à la lumière des résultats de l’enquête. L’enquête qui suit son cours aura des suites.

Par Tarik Qattab
Le 31/10/2023 à 10h10