Blanchiment d’argent: enquêtes sur des transactions immobilières suspectes dans plusieurs villes

L’Autorité Nationale du Renseignement Financier (ANRF) a reçu des déclarations faisant état de probables opérations de blanchiment d’argent de grande envergure dans le secteur de l’immobilier.. DMYTRO SHEREMETA

Revue de presseL’Autorité Nationale du Renseignement Financier a reçu plusieurs milliers de notifications de la part des notaires. Les cas les plus suspects sont repérés sur l’axe Tanger-El Jadida. Le Parquet a ordonné une enquête. Une revue de presse du tirée du quotidien Al Akhbar.

Le 29/05/2024 à 21h05

L’Autorité Nationale du Renseignement Financier (ANRF) a reçu des déclarations faisant état de probables opérations de blanchiment d’argent de grande envergure dans le secteur de l’immobilier. Des sources citées par le quotidien Al Akhbar, dans son édition du jeudi 30 mai, affirment que l’ANRF a décidé par la suite de transmettre le dossier au ministère public.

Le Parquet a ordonné, à son tour, l’ouverture d’une enquête qui a été confiée au bureau chargé de la lutte contre les crimes économiques et financiers qui relève de la Brigade nationale de la police judiciaire. D’après le quotidien, l’ANRF a reçu plus de 5.000 notifications de soupçon de blanchiment d’argent et a transmis 54 dossiers au Parquet compétent pour poursuivre les personnes impliquées dans ces opérations.

Toujours selon Al Akhbar, l’ANRF a reçu des notifications de la part de notaires, d’agents immobiliers et d’institutions bancaires faisant état d’opérations suspectes de blanchiment d’argent dans l’immobilier, particulièrement sur l’axe Tanger-El Jadida.

Les villes de Tanger, Kénitra, Bouznika et Casablanca ont été citées en exemple pour avoir été, à en croire le quotidien, «inondées de fonds d’origine inconnue qui ont été investis dans des projets immobiliers». Dans ce lot, Kénitra occupe la première place dans cette activité, en raison du boom que connaît le secteur immobilier dans cette ville. L’ANRF a transmis plusieurs dossiers concernant des promoteurs immobiliers au parquet pour enquêter sur l’origine des fonds utilisés dans certains projets réalisés dans la ville, précise le quotidien.

D’après Al Akhbar, la présidence du ministère public accorde une importance particulière à cette question et a d’ailleurs demandé aux procureurs généraux du Roi à travers le pays de charger, dès qu’ils en reçoivent la notification, la police judiciaire de mener les enquêtes financières sur les crimes liés au blanchiment d’argent.

Le ministère public, rappelle le quotidien, peut, dans le cadre de la politique de lutte contre le blanchiment d’argent, demander l’assistance de l’ANRF pour réunir tous les indices et les preuves qui peuvent être utiles dans le cadre des enquêtes. De même, le Parquet peut également procéder à des saisies ou au gel des fonds dans le cadre des affaires de blanchiment d’argent.

En outre, la compétence territoriale d’enquêter sur les crimes de blanchiment d’argent a été élargie aux tribunaux de première instance de Casablanca, Fès et Marrakech, alors qu’elle était auparavant limitée au tribunal de première instance de Rabat.

D’un autre côté, dans le cadre de la coopération et de la coordination avec le Parquet général et l’ANRF, le président du Conseil national de l’ordre des notaires a adressé un écrit à tous les notaires du Maroc, les invitant à prendre des mesures de précaution et à signaler toute opération suspecte liée au blanchiment d’argent dans les transactions immobilières traitées dans leurs études.

Pour sa part, la ministre de l’Habitat, de l’urbanisme et de la politique de la Ville, Fatima Zahra Mansouri, a publié un arrêté obligeant les notaires et les agents immobiliers à signaler les cas suspects de blanchiment d’argent dans le secteur immobilier.

Par Amyne Asmlal
Le 29/05/2024 à 21h05