Ferhat Mehenni, va proclamer, le 20 avril prochain, la renaissance de l’État kabyle depuis New York, aux États-Unis. La date de la tenue de cet évènement a été dévoilée le dimanche 17 mars, par le président du président du Gouvernement provisoire kabyle (Anavad) et du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) lors de son allocution hebdomadaire, au cours de laquelle il a déclaré que «le MAK et l’Anavad assument leur responsabilité vis-à-vis de la Kabylie, que ce soit vis-à-vis des prisonniers ou des condamnés à mort ou vis-à-vis de l’histoire. C’est ainsi que nous avons décidé de faire deux pas de géant cette année et l’année prochaine vers notre liberté et notre redressement national».
«Le 20 avril 2024, nous allons proclamer la renaissance de l’État kabyle. Le 20 avril est une date symbolique. L’histoire en a fait un repère majeur que ce soit pour ce qu’il a été en 1980, que pour 2001 ou 2021. L’État kabyle était bel et bien debout avant la colonisation française. Il tenait la dragée haute à l’Empire ottoman. Il a été vaincu le 24 juin 1857. Nous en retenons l’horaire», a-t-il rappelé.
«Le 20 avril prochain, enclenchez tous et tout de suite le compte à rebours sur vos montres. Le 20 avril à 18h57, c’est-à-dire 1857 (en référence à bataille d’Icheriden qui a lieu le 24 juin 1857 à Icheriden en Kabylie, NDLR), nous proclamerons solennellement et publiquement la renaissance de l’État kabyle conformément au Conseil économique, social et environnemental de la Kabylie et aux recommandations du parlement kabyle qui ont été tous les deux dûment consultés», a fait savoir Ferhat Mehenni.
Le lieu de cette proclamation est également tout un symbole: New York abrite le siège des Nations unies, et le rêve de voir le drapeau de la Kabylie flotter sur le parvis du siège de l’institution est intimement lié au choix de la ville américaine.
«J’appelle d’ores et déjà tous les Kabyles qui sont en Amérique du Nord à être de l’évènement. L’évènement est tellement historique qu’il se produit une seule fois dans la vie d’un peuple comme le peuple kabyle», a-t-il poursuivi sur le même ton serein et monocorde.
Références historiques à l’appui, le président du MAK n’a pas manqué d’adresser une salve de critiques au chef de l’État algérien, Abdelmadjid Tebboune, qui «ne sera jamais président en Kabylie ou de la Kabylie». «La Kabylie aspire à avoir son propre président, son propre parlement, sa propre autorité, et sa propre souveraineté sur elle-même. Elle n’a pas besoin de l’Algérie», a-t-il martelé.
Pour Mehenni, «la Kabylie est déjà symboliquement hors de l’Algérie. Elle a boycotté les présidentielles de 2019. Donc le président algérien n’est pas président de la Kabylie. Elle a boycotté la révision constitutionnelle le premier novembre 2022, donc la constitution algérienne ne régit pas le peuple kabyle et la Kabylie, qui a également boycotté les législatives du 12 juin 2021. Donc l’Assemblée nationale et les lois algériennes ne s’appliquent pas en Kabylie et ne sont pas reconnues par le peuple kabyle. La Kabylie avait déjà opéré son retrait de l’Algérie».
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Dans la même lignée, Ferhat Mehenni a tenu à réitérer, au nom de tous les Kabyles, la reconnaissance de la Kabyle envers le Maroc. «Nous savons que le Maroc a de la sympathie pour la Kabylie, vers laquelle il a fait un pas en 2015 et, depuis, ce pas est resté le même et n’a pas progressé. La Kabylie est reconnaissante au Maroc et à Sa Majesté le roi Mohammed VI d’avoir fait ce geste et de l’avoir répété plusieurs fois. De notre côté, la Kabylie espère aller plus loin dans l’amitié kabylo-marocaine. La Kabylie respectera toujours ceux qui lui ont prêté main forte et ne sera jamais ingrate à l’égard du royaume frère du Maroc. En soutenant le droit à l’autodétermination du peuple kabyle, il faut, de notre point de vue, ou il serait bon en tous les cas, d’aller plus loin. Nous ne pouvons forcer la main au Royaume, souverain dans ses décisions, et qui évalue mieux que quiconque ses intérêts.»