Le tribunal administratif de Casablanca a rendu, ce mercredi 2 juillet, un verdict retentissant en prononçant la révocation de cinq conseillers communaux de l’arrondissement d’Aïn Sebaa. Parmi les concernés, quatre sont affiliés au Parti authenticité et modernité (PAM) et un à l’Istiqlal. Cette décision fait suite à une plainte déposée par le président de l’arrondissement, déclenchant une onde de choc au sein des formations politiques de la majorité, tant au niveau local que régional.
Particulièrement surprenant, le plaignant n’appartient pas à la majorité en place, mais est membre du Mouvement Populaire (MP), un parti d’opposition, rapporte Assabah dans son édition du vendredi 4 juillet.
Cette affaire marque la septième révocation prononcée par le tribunal dans cet arrondissement, après celles de Fatima Lakhyar (MP) et de Fatima Bellahrouf (Istiqlal).
La liste des élus destitués comprend Karim Laklaibi (PAM), vice-président du conseil d’arrondissement et membre des conseils communal et préfectoral, ainsi que ses collègues Keltoum Hachem, Yassine Kacemi et Fouad Semmane, tous du PAM, auxquels s’ajoute Mustapha Rkibi, conseiller de l’Istiqlal.
Dans sa plainte, le président de l’arrondissement a reproché aux cinq conseillers d’avoir, lors d’une session extraordinaire, voté en faveur de deux adversaires politiques affiliés au Rassemblement national des indépendants (RNI), un parti d’opposition dans le conseil de l’arrondissement. Un acte qu’il juge contraire aux statuts de leurs partis respectifs et à l’article 51 de la loi 113.14 relative aux communes.
Mustapha Rkibi, l’élu de l’Istiqlal visé par la décision, s’est dit stupéfait que le président d’arrondissement ait eu recours à la justice pour sanctionner des élus n’appartenant pas à son camp. Il a indiqué qu’un avocat de son parti avait déjà engagé les démarches pour faire appel, relaie Assabah.
De son côté, Karim Laklaibi (PAM) a exprimé son étonnement face à ce qu’il qualifie de «dossier étrange». Tout en annonçant son intention de se pourvoir en appel devant le tribunal administratif de Rabat, il a rappelé qu’une révocation pour motif de transgression partisane ne pouvait être justifiée qu’en cas de renonciation explicite à l’appartenance politique initiale. Or, insiste-t-il, aucun des conseillers concernés n’a officiellement quitté le PAM, comme en atteste une note de la secrétaire générale du parti, Fatima Ezzahra El Mansouri, qui a mandaté un avocat pour leur défense.