9ème circonscription des Français de l’étranger: pour le candidat Karim Ben Cheikh, «le plan d’autonomie du Sahara est la seule solution sérieuse et réaliste»

Le candidat aux législatives de la 9ème circonscription des Français de l’étranger, Karim Ben Cheikh.

Le 05/03/2023 à 08h48

VidéoDans cet entretien accordé à Le360, Karim Ben Cheikh, candidat à la députation de la 9ème circonscription des Français de l’étranger, a qualifié de «sérieux, crédible et réaliste» le plan d’autonomie proposé par le Maroc pour mettre fin au conflit créé autour de son Sahara.

«À propos de ma position sur le Sahara marocain, j’ai été pendant 16 ans diplomate français et j’ai travaillé beaucoup sur cette question. Aujourd’hui, il faut le dire: la proposition d’autonomie, dans le cadre de la souveraineté marocaine, est la seule solution crédible, réaliste et sérieuse mise sur la table des négociations», a déclaré le Franco-tunisien, dont l’élection en juin dernier, dans cette même circonscription, a été invalidée pour des raisons liées au vote électronique.

Et d’ajouter: «La cause du Maroc fait l’objet de discussions avec mes collègues de gauche et au sein de la NUPES. C’est aussi la position sur laquelle les gauches européennes sont en train de beaucoup évoluer».

«Aujourd’hui, il faut le dire: la proposition d’autonomie, dans le cadre de la souveraineté marocaine, est la seule solution crédible, réaliste et sérieuse mise sur la table des négociations»

—  Karim Ben Cheikh.

Karim Ben Cheikh fait justement constater que «pour l’ancienne partie occupante qu’est l’Espagne, c’est avec un gouvernement de gauche que la position sur cette question a évolué. L’Allemagne, dont le gouvernement est formé d’une coalition de gauche et du courant écologique, est également en train d’évoluer sur cette question».

À propos des relations tendues entre la France et le Maroc, l’ancien diplomate rappelle que cette situation dure depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, en 2022, pour un deuxième mandat.

«La relation a notamment traversé la crise des visas, une crise qui a beaucoup touché la population marocaine et que je n’ai cessé de dénoncer à l’Assemblée nationale pour les trois pays du Maghreb. Aujourd’hui, on est face à une majorité française qui ne semble pas se donner les moyens de sortir de l’impasse», a-t-il estimé, indiquant que, de son côté et à son échelle, il continuait à œuvrer à restaurer ces relations.

«En tant que président du groupe d’Amitié France-Maroc, j’ai commencé à recevoir des parlementaires marocains, car je suis convaincu qu’il faut construire des relations de confiance dans la durée. Le groupe d’amitié mixte a déjà établi un calendrier de travail pour œuvrer ensemble et en amont avec des représentants de la société civile et des experts».

Au sujet de sa campagne électorale, Karim Ben Cheikh assure qu’il continuera à se battre pour les droits de ses compatriotes établis hors de France.

«Ce sont essentiellement des droits sociaux, car on sait que la situation des Français établis à l’étranger est assez scandaleuse du point de vue des moyens qui leur sont alloués pour les services publics, que ce soit au niveau de la santé, pour la question de l’école, à travers l’AFE, ou pour le travail de nos consulats qui sont, en quelque sorte, nos mairies à l’étranger», a-t-il conclu.

Pour rappel, le 3 février 2023, le Conseil constitutionnel a annulé, pour des dysfonctionnements liés au vote électronique, les scrutins tenus dans les 2ème, 8ème et 9ème circonscriptions des Français établis hors de France, comptant pour les élections législatives françaises de juin 2022.

Des législatives partielles seront par conséquent organisées les 1er et 2 avril 2023 pour le premier tour, et les 15 et 16 avril pour le second.

Le Maroc compte une communauté française estimée à 60.000 personnes inscrites dans les services consulaires.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Fahd Rajil
Le 05/03/2023 à 08h48