D’après les révélations de la presse française, l’hystérie provoquée par la reconnaissance française de la souveraineté du Maroc sur son Sahara chez les octogénaires et septuagénaires d’El Mouradia pousse ces derniers à faire pression sur la France en réexpédiant systématiquement leurs ressortissants expulsés de l’Hexagone vers Paris. Xavier Driencourt, ambassadeur de France à Alger (2008-2012; 2017-2020), a esquissé, dans une interview avec la revue française Front populaire, un plan de contre-attaque visant à redéfinir entièrement les relations franco-algériennes en réponse aux agitations anti-françaises d’Alger. Selon lui, la France dispose de plusieurs leviers qu’elle pourrait activer pour contrer les basses manœuvres algériennes.
Restriction des visas et abrogation des accords
Driencourt suggère, en premier lieu, une restriction plus large en matière de visas couplée à l’abrogation des accords de 1968, de 2007 et de sécurité sociale qui ont toujours facilité les déplacements et les séjours en France des personnalités algériennes, souvent pour des raisons financières ou médicales, malgré les tensions politiques. Le but avec l’abrogation de ces accords étant d’instaurer des limitations plus strictes qui viseraient à rendre la venue en France beaucoup plus compliquée pour les Algériens et les apparatchiks qui les gouvernent.
«Je pense que nous avons, de notre côté, des leviers qu’il faudrait faire jouer pour inverser le rapport de force et montrer que nous savons être forts quand il le faut. D’abord, les visas, bien sûr. Ensuite, l’accord franco-algérien de 1968 qu’il faut dénoncer. L’accord sur l’exonération de visas pour les dignitaires algériens –et ils sont nombreux–, ce qui leur permet de venir en France sans visa, pour régler leurs problèmes financiers ou se faire soigner», a-t-il insisté.
Le diplomate français préconise également de revoir les liaisons aériennes avec l’Algérie qui, selon lui, bénéficient principalement aux Algériens et pourraient être utilisées comme un étau supplémentaire.
S’attaquer aux propriétés immobilières et aux réseaux financiers
Un autre axe de riposte, et non des moindres, pourrait concerner les propriétés immobilières des Algériens en France. Driencourt soulève des questions cruciales sur l’origine de ces patrimoines dans des quartiers prestigieux et huppés de France, malgré l’impossibilité de convertir le dinar algérien. «Comment expliquer l’important patrimoine immobilier des Algériens, dans le 17ème arrondissement de Paris où à Neuilly-sur-Seine, alors que le dinar algérien est inconvertible», s’interroge-t-il.
Driencourt appelle, en dernier lieu, à lutter contre les réseaux financiers qui exploitent l’inconvertibilité du dinar algérien et les taux parallèles. «Enfin, mettre fin aux réseaux sociaux qui jouent sur l’inconvertibilité du dinar algérien et sur le taux parallèle. Mais cela touche beaucoup de monde», dit-il.
Juste après le retrait de son ambassadeur à Paris, Alger est allé beaucoup plus loin dans son délire francophobe et marocophobe en suspendant la reprise de ses ressortissants en situation irrégulière expulsés par les autorités françaises. «Des dizaines de clandestins de nationalité algérienne effectuent de simples allers-retours en avion», révèle un haut fonctionnaire français cité par Le Canard enchaîné du mercredi 7 août.
«Si aujourd’hui l’Algérie interdit le retour de ses propres ressortissants après leur avoir délivré des laissez-passer consulaires, l’affaire prend une autre dimension, car cela revient à interdire à des ressortissants algériens de rentrer en Algérie, leur pays. Que dirait-on si nous interdisions aux Algériens partis en vacances en Algérie de revenir en France à l’issue de leurs vacances?», se demande sous forme de boutade Xavier Driencourt.
Spécialiste des effets de manche dont il se sert pour amuser sa galerie interne, le régime d’Alger bombe moins le torse quand il s’agit de prendre des mesures beaucoup plus radicales à même d’anéantir son économie déjà sous perfusion.
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Interrogé par RFI sur la possibilité d’une éviction des entreprises françaises d’Algérie, le géopoliticien du pétrole Philippe Sébille-Lopez la rejette en bloc. «Le gouvernement algérien doit quand même assurer la stabilité des investissements, c’est pour la stabilité économique des contrats. Dans ce domaine, les raisons politiques ne comptent pas», explique-t-il.
«L’Algérie s’exposerait à de lourdes amendes et à une image dégradée auprès des investisseurs, alors qu’elle attend d’eux le développement de nouveaux champs gaziers», fait savoir RFI.