Les circonstances exactes de sa fuite du Japon où il est accusé de malversations financières, ne sont pas encore élucidées mais elles se dessinent au fil des jours.
Il est soupçonné de s'être envolé le 29 décembre de l'aéroport international du Kansai près d'Osaka (ouest du Japon) à bord d'un jet privé, puis d'en avoir pris un autre à Istanbul pour rejoindre Beyrouth le 30 décembre.
Les dernières images de vidéosurveillance à Tokyo ont révélé qu'il avait quitté seul le 29 décembre sa résidence japonaise, où il était assigné dans l'attente de son procès.
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Le Wall Street Journal a publié ce week-end une photo d'un caisson servant à transporter du matériel de musique dans lequel, selon le quotidien américain, le patron déchu se serait caché pour quitter le Japon.
Jeudi, dans une déclaration écrite, Carlos Ghosn a assuré avoir organisé "seul" son départ, sans la participation de sa famille et notamment de son épouse.
Des enquêtes sont ouvertes au Japon et en Turquie.
Selon Ankara, qui a arrêté cinq personnes après sept interpellations, deux étrangers l'ont assisté dans son transit tôt le 30 décembre par l'aéroport Atatürk d'Istanbul, utilisé par des avions cargo et pour des vols privés.
La compagnie turque MNG Jet, qui a déposé plainte, a précisé que deux jets privés avaient été loués en décembre à deux clients. "Ces deux locations n'avaient en apparence aucun lien entre elles. Le nom de M. Ghosn n'est apparu dans les documents d'aucun des deux vols", selon la compagnie.
Selon le Wall Street Journal, M. Ghosn a été accompagné lors de son vol entre Osaka et Istanbul par un ancien Béret vert des forces spéciales américaines, désormais actif dans la sécurité privée, Michael Taylor. L'autre homme est George Antoine Zayek, qui travaille lui aussi dans la sécurité, selon le quotidien.
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Les autorités japonaises n'ont pas de données informatiques indiquant que Carlos Ghosn, facilement reconnaissable, se serait présenté sous sa réelle identité aux contrôles aux frontières du Japon avant son départ, dans aucun des aéroports du pays.
Il est soupçonné d'avoir employé un moyen illégal de sortie du territoire, soit sous une fausse identité ou en échappant aux contrôles, selon la chaîne publique japonaise NHK.
Ses trois passeports (français, libanais, brésilien) étaient conservés par ses avocats japonais, pour limiter les risques de fuite. Mais, selon une source proche du dossier, une autorisation exceptionnelle du tribunal lui permettait de conserver un deuxième passeport français sur lui dans un étui fermé par un code secret, connu de ses seuls avocats.
Il est finalement entré "légalement" au Liban, avec un passeport français et un carte d'identité libanaise, selon une source à la présidence.
Resté silencieux pendant près d'une semaine, le gouvernement japonais a réagi pour la première fois dimanche estimant "injustifiable" la fuite de Carlos Ghosn alors qu'il était en liberté sous caution au Japon dans l'attente de son procès. "Il est extrêmement regrettable que nous soyons arrivés à cette situation" a déploré la ministre de la Justice Masako Mori.
Le Liban a reçu une demande d'arrestation d'Interpol pour le magnat déchu de l'automobile. M. Ghosn pourrait être entendu dès la semaine prochaine par le parquet général libanais, selon une source judiciaire.
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Côté libanais, le message est clair. Selon la Sûreté générale, rien n'impose "l'adoption de procédures à l'encontre de M. Ghosn" ni ne l'expose "à des poursuites judiciaires".
Le ministère de la Justice a rappelé l'absence "d'accord d'extradition entre le Liban et le Japon".
Le Liban, comme la France d'ailleurs, n'extrade pas ses ressortissants nationaux et il est donc très improbable de voir Carlos Ghosn retourner au Japon.
Il y fait l'objet de quatre inculpations, deux pour des revenus différés non déclarés aux autorités boursières par Nissan (qui est aussi poursuivi sur ce volet), et deux autres pour abus de confiance aggravé.
Une fois la stupeur de ce départ surprise passée, la question de la tenue de son procès devrait rapidement se poser.
Carlos Ghosn est par ailleurs la cible d'autres enquêtes en France sur le financement de son mariage dans le château de Versailles en 2016 et sur des "abus de bien sociaux" ainsi que des faits de "corruption".
Sa fuite ne devrait cependant pas avoir de conséquences sur ces enquêtes.
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Des avocats au Liban ont également demandé au parquet général d'entamer des poursuites contre Carlos Ghosn pour un déplacement en Israël en 2008, pays voisin où les ressortissants libanais n'ont pas le droit de se rendre.
Actuellement à Beyrouth, avec sa femme, dans un endroit inconnu, Carlos Ghosn prépare sa riposte.
Il compte parler "librement" aux médias. Une conférence de presse qui doit avoir lieu mercredi dans la capitale libanaise est très attendue et devrait permettre de connaître les intentions futures de l'ex-patron de Renault et Nissan.