Le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, tient à un dialogue national inclusif. Il l’a répété à l’occasion de la célébration du 55 ème anniversaire de l’indépendance nationale, 28 novembre 2015, et son Premier ministre, Yahya Ould Hademine, l’a rappelé dans son Discours de politique générale (DPG) prononcé devant la représentation nationale le 05 janvier courant. En clair, le pouvoir maintient l’option du dialogue pour «dépasser les contradictions».
Le refus de l’opposition radicale ne semble pas décourager outre mesure le Gouvernement. Pour preuve, le mardi 12 janvier, le ministre Secrétaire Général de la présidence de la République, Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, ex premier Ministre et homme de confiance du chef de l’Etat, a saisi le président du Forum National pour la Démocratie et l’Unité (FNDU), maître Ahmed Salem Ould Bouhoubeiny.
Il lui a réitéré la volonté du pouvoir de poursuivre les négociations visant «à créer les conditions d’un dialogue national inclusif» et a sollicité une nouvelle rencontre entre les deux parties.
Le FNDU, le plus important regroupement de l’opposition mauritanienne, composé de 11 partis politiques, une vingtaine d’organisations de la Société civile, des centrales syndicales et plusieurs dizaines de personnalités indépendantes, devrait se réunir très prochainement pour apprécier «la relance» du pouvoir.
Toutefois, avant cette rencontre encore virtuelle des instances, certains segments du FNDU critiquent ouvertement l’attitude du président Bouhoubeiny «contraire à la décision de suspendre toute forme de contacts avec le pouvoir, tant que celui-ci n’aura pas répondu par écrit à une plate forme contenant une série de mesures de nature à restaurer un climat de confiance entre les acteurs politiques».
La plateforme du FNDU renvoie à un chapelet de revendications relatives à «la publication de la déclaration de patrimoine du président de la République, la libération des détenus d’opinion, une réforme des forces armées et de sécurité dont la garde présidentielle, la neutralité de l’administration, l’ouverture des médias d’état à toute la société mauritanienne pour en faire de véritables organes publics, ....».
Certains responsables du FNDU désapprouvent également une récente sortie de Bouhoubeiny à travers laquelle le président en exercice du collectif plaide en faveur «de concessions mutuelles» entre pouvoir et opposition pour créer les conditions d’un dialogue.
Reste à savoir si dans son instance, le pouvoir est animé d’une sincère volonté de dialogue, ou simplement désireux d’offrir à la consommation de l’opinion nationale et internationale un nouvel os à ronger ? En tout cas, cette fois-ci, l’opposition mauritanienne, ayant à maintes reprises étaient roulées dans la farine essayent d’avoir des garanties solides avant toute participation à un dialogue.
Il faut aussi souligner que les tentatives du gouvernement mauritanien interviennent dans un contexte marqué par une conjoncture économique et social difficile à cause notamment de la morosité du secteur minier, un des secteurs stratégiques de l’économie mauritanienne et de la paupérisation de la population.