Mali: nouveau boycott de 72 heures d’Orange Mali

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Même si Orange Mali a fortement baissé les tarifs de ses transactions financières, les consommateurs jugent que c’est insuffisant. En ligne de mire, les coûts de communication téléphoniques jugés exorbitants par rapport à ceux des pays voisins.

Le 07/12/2015 à 16h39

En effet, l’opérateur de téléphonie mobile, Orange Mali, a opéré une baisse sur ses transactions financières. Le nouveau tarif pour les opérations d’Orange Money est désormais de 200 francs CFA contre 900 auparavant. Cette baisse intervient suite au boycott des produits de cet opérateur appelé par des milliers d’abonnés, le 1er décembre courant.

L’initiative vient d’un groupe de jeunes Maliens regroupés au sein du mouvement «Stop arnaques Orange Mali». Ils entendent ainsi protester contre la qualité exécrable et le coût élevé de la communication appliqué par cet opérateur téléphonique. Pour ces jeunes, le consommateur malien a lui aussi droit à l'accès aux technologies de qualité à un prix raisonnable, comme tout autre consommateur à travers l'Afrique et partout dans le monde.

Comme moyen de lutte pacifique, ils avaient retiré leurs puces de leurs appareils. Ce mouvement est soutenu par une autre initiative de jeunes dénommée #Mali100Méga. Celle-ci dénonce la même situation mais elle est beaucoup plus axée sur l’Internet. Ainsi, les raisons avancées par Orange Mali pour justifier ses tarifs ne semblent pas convaincre ces usagers qui dénoncent une mauvaise volonté de l’opérateur auquel ils reprochent de vouloir juste tirer le maximum de profit.

Cette fois, ces jeunes projettent d’organiser 72 heures de boycott des produits de cette entreprise qui démarrera le 8 décembre courant. C’est donc un sérieux coup dur pour ce géant de la téléphonie mobile au Mali.

Ces jeunes dénoncent ainsi les écarts des tarifs entre le Mali et les pays voisins. S’agissant des coûts de communication téléphonique, ils sont également trop chers, selon les boycotteurs. Ainsi, l’appel coûte 108 francs CFA/mn au Mali contre 60 francs CFA/mn dans la sous-région. Le SMS est à 25 francs, tandis que dans les autres pays il est à 10 ou 15.

L’autre problème, c’est le répondeur payant auquel les abonnés sont dirigés automatiquement même en cas de perte de réseau. Ainsi, l’opérateur coupe 2 ou 3 francs CFA sur les crédits. Ce qui peut être considérable si ce sont les 12 millions d’abonnés qui peuvent tomber en moyenne deux à trois fois par jour sur le répondeur de leurs correspondants.

Par Clarisse Lobo
Le 07/12/2015 à 16h39