Le Mali va accélérer les travaux de bornage de sa frontière avec la Guinée. La décision a été prise suite à des affrontements meurtriers en décembre dernier entre des populations maliennes et guinéennes riveraines de la frontière entre les deux pays.
La nouvelle, relayée par le quotidien national «L’Essor», a été communiquée par une délégation gouvernementale qui vient de se rendre dans la localité de Karatou, un petit village enclavé de 882 habitants près de la frontière guinéenne.
Cette visite des ministres Abdoulaye Idrissa Maïga, en charge de l’Administration territoriale et de Salif Traoré, de la Sécurité et Protection civile, fait suite à «des affrontements violents survenus le mardi 22 décembre 2015, entre les populations de Djélimala, sous-préfecture de Niantanina (Guinée) et de Karatou, sous-préfecture centrale de Yanfolila (Mali). Les heurts ont fait deux morts du côté malien et une victime et six blessés graves, côté guinéen», écrit «L’Essor».
Ces événements malheureux trouvent leur origine, à en croire les récits des villageois maliens, par les incursions d’individus venus de la Guinée à la recherche d’or. Selon Lassine Sidibé, chef de village de Karatou, «les Guinéens, à la recherche de l’or, empiètent sur les terres de son village. Ils n’hésitent pas à fouler aux pieds les règles et principes de base du bon voisinage», a-t-il déploré dans les colonnes du quotidien.
En guise de réaction, le ministre de la Sécurité et de la protection civile a annoncé qu’en plus des patrouilles qui sont déjà menées le long de la frontière, «des postes de sécurité seront installés prochainement afin d’y renforcer la sécurité». Le responsable a également assuré que «les démarches sont en cours pour le bornage définitif de la frontière entre le Mali et la Guinée et que l’opération sera suivie de manière rigoureuse».
A noter que certaines parties de cette frontière font l’objet de querelles de voisinage, car «le colonisateur n’avait pas délimité la frontière entre les deux pays» !
