Gaza: le Conseil de sécurité de l’ONU tente à nouveau de voter un appel à un «cessez-le-feu immédiat»

Lors de la réunion du Conseil de sécurité de l'ONU, à New York, le 22 mars 2024, pour le vote d'une résolution sur un cessez-le-feu à Gaza, déposée par les États-Unis.. AFP or licensors

Le Conseil de sécurité de l’ONU va tenter à nouveau lundi d’adopter un texte exigeant un «cessez-le-feu immédiat» à Gaza, un appel plusieurs fois bloqué par les Etats-Unis qui ont toutefois récemment montré des signes de changement de ton face à leur allié israélien.

Le 25/03/2024 à 09h13

Le Conseil de sécurité de l’ONU va tenter à nouveau lundi d’adopter un texte exigeant un «cessez-le-feu immédiat» à Gaza, un appel plusieurs fois bloqué par les États-Unis, qui ont toutefois récemment montré des signes de changement de ton face à leur allié israélien. Vendredi, un projet de résolution américaine soulignant la «nécessité» d’un «cessez-le-feu immédiat» à Gaza en lien avec les négociations pour la libération des otages israéliens a été soumis au vote, mais la Russie et la Chine y ont opposé leur veto.

Certains observateurs y ont vu une évolution substantielle de la position de Washington, sous pression pour limiter son soutien à Israël alors que l’offensive israélienne a fait plus de 32.000 morts à Gaza, en grande majorité des civils, des femmes, des enfants et des adolescents, et près de 75.000 blessés, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les États-Unis s’étaient en effet jusqu’alors systématiquement opposés au terme «cessez-le- feu» dans les résolutions de l’ONU, bloquant trois textes en ce sens.

Mais le texte américain rejeté n’appelait pas explicitement à un cessez-le-feu immédiat, utilisant une formulation estimée ambiguë par les pays arabes, la Chine et la Russie, laquelle a dénoncé le «spectacle hypocrite» des États-Unis.

Le projet de résolution qui doit être mis au vote ce lundi est issu du travail des membres non- permanents du Conseil, qui ont négocié tout le week-end avec les États-Unis pour tenter d’éviter un nouvel échec, selon des sources diplomatiques ayant fait part d’un certain optimisme sur l’issue du vote. «Nous prévoyons, sauf rebondissement de dernière minute, que la résolution sera adoptée et que les États-Unis ne voteront pas contre», a indiqué dimanche un diplomate à l’AFP.

«Levée de tous les obstacles» à l’aide humanitaire

La dernière version, à laquelle la Chine a officiellement déclaré son soutien, «exige un cessez-le-feu immédiat pour le mois du ramadan» -qui a déjà commencé il y a deux semaines-, devant «mener à un cessez-le-feu durable et permanent», et «exige la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages».

Le texte réclame d’autre part la «levée de tous les obstacles» à l’aide humanitaire, alors que l’Agence de l’Onu pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a annoncé dimanche, par la voix de son chef, être désormais formellement interdite par Israël de toute livraison d’aide alimentaire dans le nord de la bande de Gaza, zone la plus menacée par la famine.

«En dépit de la tragédie qui se déroule sous nos yeux, les autorités israéliennes ont informé l’ONU du fait qu’elles n’approuveraient plus de convois alimentaires de l’Unrwa dans le nord» de la bande de Gaza, a annoncé Philippe Lazzarini sur X.

Un Conseil largement divisé

Contrairement au texte américain rejeté vendredi, il ne lie pas ces demandes aux efforts diplomatiques du Qatar, des États-Unis et de l’Égypte, même s’il «reconnaît» l’existence de ces pourparlers visant à une trêve accompagnée d’un échange d’otages et de prisonniers palestiniens.

Le Conseil, largement divisé sur le dossier israélo-palestinien depuis des années, n’a pu adopter depuis le 7 octobre sur cette question que deux résolutions (sur huit soumises au vote), essentiellement humanitaires. Sans grand résultat: après cinq mois et demi de guerre, l’entrée de l’aide dans la bande de Gaza, assiégée, reste largement insuffisante et la famine plane.

Le nouveau projet de texte condamne d’autre part «tous les actes terroristes», mais sans mentionner les attaques du Hamas du 7 octobre qui ont entraîné la mort d’au moins 1.160 personnes, pour la plupart des civils, selon un décompte de l’AFP établi à partir de données officielles israéliennes.


Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 25/03/2024 à 09h13