M. Sanchez a obtenu 167 votes favorables des députés tandis que 165 ont voté contre son investiture à la tête du gouvernement et que 18 se sont abstenus lors de ce vote où seule une majorité relative lui suffisait.
Il avait perdu dimanche un premier vote de confiance faute d'avoir obtenu la majorité absolue nécessaire de 176 députés sur 350. La marge infime obtenue mardi laisse toutefois présager une législature compliquée pour le socialiste, à la tête du premier exécutif de coalition dans le pays depuis la fin de la dictature franquiste en 1975.
M. Sanchez - pour lequel ont voté les socialistes, Podemos et plusieurs petits partis dont les nationalistes basques du PNV - doit son investiture à l'abstention, arrachée après de longues négociations, des 13 députés du parti séparatiste catalan ERC (Gauche Républicaine de Catalogne) qui lui a permis de l'emporter. En échange de cette abstention, les socialistes ont promis la tenue d'une négociation entre le gouvernement central et l'exécutif régional catalan - contrôlé par les séparatistes - pour résoudre le "conflit politique sur l'avenir de la Catalogne".
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Les résultats de cette négociation seront soumis au vote des Catalans lors d'une consultation. Les socialistes se sont empressés de préciser qu'il ne s'agirait jamais du référendum d'autodétermination que les séparatistes réclament. Riche région du nord-est de l'Espagne qui a tenté de faire sécession en 2017, la Catalogne a été secouée en octobre par des manifestations parfois violentes après la condamnation à la prison de neuf dirigeants séparatistes, dont le chef d'ERC Oriol Junqueras.
Cette alliance entre les socialistes et ERC a été attaquée avec véhémence par la droite du Parti Populaire et l'extrême droite de Vox, troisième force politique du pays, qui accuse le socialiste de "trahison" et a appelé ses sympathisants à manifester dimanche dans tout le pays. La reconduction de M. Sanchez met fin à huit mois de blocage. Mais avec seulement 155 députés socialistes et Podemos, il devra négocier d'arrache-pied avec d'autres forces le vote de toutes ses lois et en premier lieu du budget.
"Le paysage politique reste complexe. Le nouveau gouvernement sera minoritaire, les tensions en Catalogne peuvent s'exacerber à nouveau (...) et la situation budgétaire rend les dépenses difficiles", souligne Steven Trypsteen, économiste de la banque ING. Empêtrée dans une instabilité politique chronique depuis 2015, la quatrième économie de la zone euro a connu deux élections législatives en 2019 - en avril et novembre, remportées à chaque fois par M. Sanchez mais sans majorité absolue - et quatre depuis quatre ans.
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Arrivé au pouvoir en juin 2018 à la faveur d'une motion de censure contre le conservateur Mariano Rajoy, M. Sanchez a finalement scellé un accord de gouvernement avec Podemos, juste après le scrutin de novembre. Une alliance surprise alors qu'il avait assuré, après les élections d'avril et l'échec de leurs négociations, que gouverner avec des ministre de Podemos l'empêcherait de dormir...
Le chef de Podemos - formation héritière du mouvement des Indignés - Pablo Iglesias, sera l'un de ses vice-présidents. Ensemble, les socialistes et Podemos ont promis un virage à gauche: hausse de la fiscalité pour les plus riches et les grandes entreprises, abrogation partielle de la réforme controversée du marché du travail adoptée en 2012 par les conservateurs, encadrement des loyers.... Un programme décrié par l'organisation patronale CEOE qui a dénoncé des mesures "plus proches du populisme que de l'orthodoxie économique" et a mis en garde contre ses effets "très négatifs sur la création d'emplois".