Belgique: deux membres d'un club de motards bruxellois jugés pour "terrorisme"

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Deux membres du groupe de motards bruxellois "Kamikaze Riders", dont l'arrestation fin 2015 avait mis la Belgique en émoi et provoqué l'annulation du feu d'artifice du Nouvel an à Bruxelles en raison de craintes d'attentats, sont jugés depuis lundi pour "appartenance à un groupe terroriste.

Le 12/09/2016 à 18h38

Les deux hommes, Saïd Saouti, 30 ans, et Mohamed Karay, 27 ans, ne doivent toutefois plus répondre de l'accusation qui pesait initialement contre eux d'avoir planifié une attaque du même type que les attentats qui ont frappé Paris le 13 novembre.

Arrêtés fin décembre, les deux hommes étaient au début de l'enquête soupçonnés d'avoir voulu viser des "lieux emblématiques de Bruxelles", dont la célèbre Grand-Place, à l'occasion des fêtes de fin d'année.

Conséquence: les festivités officielles prévues le 31 décembre dans le centre de la capitale belge avaient été annulées à la dernière minute.

Les enquêteurs s'appuyaient notamment sur la découverte de tenues d'entraînement de type militaire dans leur appartenant.

Mais les prévenus ont expliqué être en possession de ces équipements parce qu'ils pratiquent l'"air-soft", un jeu où les participants utilisent des répliques d'armes projetant des billes.

Au terme de l'enquête, au cours de laquelle ni armes ni explosifs n'ont été retrouvés, le parquet a finalement demandé un non-lieu pour les accusations portant sur la planification d'un attentat.

En revanche, Saïd Saouti et Mohamed Karay doivent répondre de "participation aux activités d'un groupe terroriste" au cours de ce procès qui doit durer quatre jours devant le tribunal correctionnel de Bruxelles.

Les deux hommes sont aussi poursuivis pour avoir donné des instructions ou des formations pour la fabrication d'explosifs et pour avoir diffusé des messages avec l'intention d'inciter à commettre des infractions terroristes.

L'accusation se fonde notamment sur le port d'insignes liés au jihadisme lors d'une partie d'air-soft et la publication de messages jugés radicaux sur Facebook.

Par ailleurs, plusieurs membres de ce groupe de motards entretenaient des liens avec l'ex-groupuscule islamiste radical Sharia4Belgium, basé à Anvers (nord), dont les membres ont été condamnés pour avoir envoyé des volontaires se battre en Syrie.

"Vous êtes musulmans et vous faites de l'air-soft, alors automatiquement on peut penser que c'est un entraînement préalable à un départ sur zone", a dénoncé lundi sur la télévision RTBF Me Xavier Carette, l'avocat de Mohamed Karay, en avançant que les liens avec Sharia4Belgium étaient "très ténus".

Le 12/09/2016 à 18h38