Vidéo. Agriculture: sécheresse, stress hydrique... Zoom sur un produit miracle, le Polyter

le360

Le 10/11/2020 à 15h43

VidéoDans un contexte de sécheresse et de stress hydrique, la gestion, l’optimisation et la préservation de l’eau deviennent une nécessité pour les agriculteurs. Le Polyter peut les y aider. Focus sur ce fertilisant rétenteur d’eau, aux multiples vertus, mais encore très peu utilisé au Maroc. Reportage.

En matière d’optimisation d’eau dans le domaine agricole, la première chose qui vient à l’esprit sont les aménagements d’irrigation (bassins, récupération d’eau de pluie, goutte-à-goutte…). Or, il existe un produit qui ne bénéficie pas de la même reconnaissance de la part des agriculteurs et de l’Etat: le Polyter. Ce fertilisant organique et biodégradable possède une forte capacité de rétention d’eau qui permet de réaliser plus de 50% d’économie d’eau.

Le Maroc traverse en effet actuellement une importante période de sécheresse, l'eau se fait de plus en plus rare, les barrages enregistrent des taux de remplissage historiquement bas et les nappes phréatiques s'assèchent. Dans ce contexte, l'optimisation et la sauvegarde de l'eau dans le processus de production agricole devient une nécessité.

Créé il y a plus de 25 ans par l’agronome et chercheur Philippe Ouaki Di Giorno, le Polyter est certes commercialisé au Maroc depuis 2004, mais reste encore très peu connu et très peu utilisé, malgré les avantages qu’il offre.

«Le Polyter est un fertilisant permettant d’économiser plus de 50% d’eau, d’économiser en produit de fertilisation, d’augmenter la richesse et améliorer la structure du sol et d’apporter une précocité de développement de la plate et donc du fruit», explique Saber Cherif Kanouni, PDG d’Acoram, distributeur exclusif de la solution Polyter au Maroc.

Sous forme de granulés verts, ce fertilisant absorbe un maximum de capacité en eau et prend la forme d'une gélatine, qui constitue un véritable garde-manger disponible pour la plante. Il permet ainsi de réduire les fréquences d’arrosage -et donc d’économiser de l'eau.

«Avec le Polyter nous avons besoin d’eau, mais il en faut beaucoup moins. Pendant la période où ne nous pouvons pas apporter de l’eau, le Polyter va créer un tampon qui va permettre à la plante de ne pas vivre de stress hydrique. Autre point important, il permet une restitution totale de tout ce qu’il contient à la plante», précise Saber Cherif Kanouni.

Actuellement, le prix du Polyter est de 300 dirhams le kilogramme (hors taxes). Un prix qui peut paraître élevé au premier abord, mais les quantités utilisées restent minimes.

«Nous sommes à 2 grammes par plant pour le maraîchage. Par exemple, pour un hectare de pastèques, il en faut 6 kg, pour l’arboriculture fruitière, il en faut 100 grammes par arbre pour une durée de 5 ans», explique le distributeur.

Selma est propriétaire d’un domaine agricole de 40 hectares à Marrakech, où depuis un peu plus d’un an, elle cultive des oliviers et des citronniers, avec l'aide du polyter en ce qui concerne l'irrigation de ses vergers. 

«Nous avons planté près de 3.100 oliviers et 800 citronniers, et nous avons accompagné cette plantation par le polyter. Nous n’avons pas beaucoup d’eau, il y a un peu de stress hydrique et pour aider les plantations, nous avons mis 100 grammes de polyter par arbre et aujourd’hui, nous constatons que les arbres ont gagné une année de croissance», confie-t-elle. 

«Il est de plus en plus difficile de trouver de l’eau au Maroc, il faut aller chercher l’eau dans des endroits où c’est compliqué. Plus ça va et plus on doit chercher l’eau profondément, et moins on trouve de débit intéressant. Le Polyter permet d’avoir un meilleur rendement mais surtout, il permet d’économiser de l’eau», témoigne Oliver Gendrot, conseiller en recherche d’eau, opérant au Maroc depuis plusieurs années.

Par Mehdi Heurteloup et Saad Aouidy
Le 10/11/2020 à 15h43