Un croisement ovin prometteur: une race marocaine à haut potentiel de reproduction

Une expérience menée par l’Institut national de la recherche agronomique dans la région de Rabat a permis de développer une nouvelle race ovine à fort rendement. (A.Et-Tahiry/Le360)

Le 08/07/2025 à 12h28

VidéoIssue d’un programme de recherche agronomique, une nouvelle race ovine baptisée INRA180 pourrait bien transformer l’avenir de l’élevage au Maroc. Alliant robustesse, fertilité élevée et rendement amélioré, ce croisement a été conçu pour accroître la productivité tout en allégeant les charges des éleveurs.

Dans la région de Rabat, une importante expérience menée par l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) a permis de développer une nouvelle race ovine à fort rendement. Appelée INRA180, cette race résulte du croisement entre des brebis de la race de Timahdit, connue pour sa robustesse et sa résistance aux conditions climatiques difficiles, et des béliers de la race D’man, réputée pour sa forte fertilité.

«Ce croisement permet d’obtenir une race capable de résister à la chaleur, au froid, à la sécheresse, tout en assurant une productivité exceptionnelle», explique Bouchra El Amiri, chercheuse en production animale à l’INRA, dans une déclaration pour Le360. «L’objectif est d’obtenir une moyenne de 180 agneaux pour 100 brebis, d’où le nom INRA180. Cela représente un gain important en termes de coût et d’effort pour les éleveurs», ajoute-t-elle.

Alors que la plupart des races ovines locales donnent en général un seul agneau par an, l’INRA180 affiche des performances remarquables. Dans un troupeau de 180 brebis en expérimentation à Rabat, 40% devraient donner naissance à des jumeaux, 30 à 38% à des triplés, et quelques cas à des quadruplés. Un équilibre est toutefois recherché: «Nous évitons les portées de quatre agneaux, car la mère ne peut pas en assurer convenablement l’allaitement, ce qui nuit à la qualité de la viande», précise la chercheuse.

Un programme pour moderniser l’élevage ovin

En parallèle, un autre programme de croisement est mené à Bejaâd, associant des femelles de la race locale à des mâles D’man, dans le même objectif d’amélioration génétique et de valorisation des performances reproductives.

L’INRA encourage désormais les éleveurs de la région de Rabat à s’approprier cette nouvelle race issue du croisement entre les races de Timahdit et D’man et à développer leurs élevages autour de ce modèle innovant.

Ce programme s’inscrit dans une dynamique plus large de modernisation et de durabilité de l’élevage au Maroc, à l’heure où la sécurité alimentaire et la rentabilité des filières animales deviennent des priorités stratégiques.

Par Fatima Zahra El Aouni et Abderrahim Et-Tahiry
Le 08/07/2025 à 12h28