La transition énergétique va-t-elle déclencher une guerre commerciale internationale dans les prochaines années? s’interroge La Tribune dans l’une de ses récentes publications sur son site internet.
Le journal indique en effet que le risque existe, même s’il est limité. «Le besoin de sécuriser l’approvisionnement en ressources minérales et métaux stratégiques (comme le lithium, le nickel, les terres rares, le cobalt, le manganèse, le graphite) va devenir de plus en plus pressant, en raison d’une demande qui va être multipliée par six pour certains métaux. Pour les pays producteurs, il est tentant de jouir d’une position dominante pour faire valoir leurs intérêts », explique latribune.fr, revenant sur un récent rapport de l’OCDE.
Ce dernier confirme que des pays tels que la Chine, l’Inde, le Vietnam, la Russie, l’Argentine et le Kazakhstan ont opté pour cela entre janvier 2009 et décembre 2020, période durant laquelle le nombre de restrictions de leurs ventes internationales, majoritairement sous forme de taxes, a quintuplé. Le rapport indique que ces interventions ne portent que sur 10% des exportations de ces minerais critiques, notamment le lithium, les borates, le cobalt, les métaux précieux, le manganèse et le magnésium, où existe des positions dominantes.
Le site rappelle que la Chine concentre la production de magnésium et de manganèse, le Vietnam et l’Argentine celle des terres rares et du lithium, la République démocratique du Congo (RDC) celle du cobalt, ajoutant que de telles interventions, susceptibles d’entraîner des hausses de prix des métaux et des minerais mais aussi réduire leur disponibilité, pourraient se multiplier à l’avenir.
On apprend aussi que même si la production de lithium, de terres rares, de chrome, d’arsenic, de cobalt, de titane, de sélénium et de magnésium a déjà fortement progressé au cours de la dernière décennie, l’offre actuelle ne suffira pas pour répondre aux besoins de nouvelles filières industrielles.
L’OCDE pointe aussi du doigt le problème de la concentration des importations notamment dans les économies développées, qui se retrouvent en concurrence pour assurer leur approvisionnement. Latribune.fr fait remarquer également que les tensions pourraient s’exacerber non seulement entre pays producteurs et pays consommateurs des métaux critiques mais également entre pays producteurs, car aucun pays ne veut rater le tournant industriel que représente la transition énergétique.