«Les retenues du bassin hydraulique ont beaucoup diminué ces dernières années. En 2022-2023, les précipitation ont baissé de 34%, se traduisant en une chute des apports en eau estimée à 72%», affirme Abderrahim Elguezzar, chef de service des ressources en eau de l’Agence du bassin de Bouregreg et de la Chaouia.
Ce responsable souligne que «pour l’année hydrologique en cours, une baisse des précipitations de l’ordre de 63% a été enregistrée, entraînant une réduction du volume des apports en eau dans le bassin à 30 millions de mètres cubes d’eau». Il ajoute: «Les ressources en eau souterraine ont également diminué, de 140 centimètres dans la région côtière de Chaouia à 380 centimètres à Berrechid.» Cela signifie que les pompes des puits doivent aller puiser plus loin en profondeur dans la terre pour trouver les ressources hydriques nécessaires à l’agriculture, l’élevage, etc.
Cependant optimiste, Abderrahim Elguezzar loue les choix du gouvernement qui ont freiné les baisses en cette année particulièrement difficile: «Le projet de liaison entre les bassins de Sebou et de Chaouia a permis de transférer environ 160 millions de mètres cubes d’eau excédentaire de Sebou vers le barrage de Sidi Mohamed Ben Abdallah, qui a maintenant une capacité de 199 millions de mètres cubes.»
«L’autoroute de l’eau entre les deux bassins a permis de maintenir l’approvisionnement en eau potable de 23% de la population marocaine. Sans cela, les villes de Rabat, Casablanca, Salé et Mohammedia auraient souffert de pénuries d’eau depuis septembre dernier», ajoute-t-il.
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Face à la sixième année de sécheresse, des mesures d’urgence ont été prises pour atténuer son impact, notamment la construction accélérée de barrages, de stations de traitement des eaux usées et de dessalement de l’eau de mer. Des efforts sont également faits pour mobiliser des ressources en eau supplémentaires et promouvoir une utilisation plus rationnelle de l’eau.