Risque-pays: le Maroc sous la loupe d’Allianz Trade

Bâtiment d'Allianz Trade, à Paris.

Revue de presseDepuis le dernier trimestre de 2024, Allianz Trade a amélioré la note du Maroc de «B2» à «B1», positionnant le Royaume comme l’un des plus sûrs d’Afrique pour les affaires. Cet article est une revue de presse tirée du magazine Finances News Hebdo.

Le 04/02/2025 à 19h44

Allianz Trade publie la seconde édition de son Country Risk Atlas, une étude de référence sur les risques-pays, fruit de l’expertise acquise par le leader mondial de l’assurance-crédit au fil des décennies.

Il en ressort, d’après le magazine Finances News Hebdo, que depuis le dernier trimestre de 2024, Allianz Trade a relevé la note du Maroc de «B2» à «B1», positionnant ainsi le Royaume parmi les plus sûrs d’Afrique pour les affaires.

Cette amélioration résulte d’une croissance économique soutenue par la diversification du tissu productif marocain, grâce aux investissements publics et aux politiques d’industrialisation du gouvernement, en dépit d’un déficit public en hausse.

Toutefois, l’économie marocaine demeure fortement tributaire des aléas climatiques, notamment dans le secteur primaire, ce qui pourrait affecter la stabilité économique et sociale du Royaume.

Ce rapport repose sur un modèle exclusif d’évaluation des risques, actualisé chaque trimestre avec les dernières évolutions économiques et les données propres à Allianz Trade.

Il propose une analyse approfondie des facteurs économiques, politiques, environnementaux et de développement durable qui influencent le risque de non-paiement des entreprises à un niveau macroéconomique.

«La croissance du PIB marocain devrait atteindre 3,5% en 2025, portée par l’essor des investissements étrangers, l’augmentation du tourisme et l’amélioration de la production agricole. La production industrielle et les exportations automobiles vers l’Union européenne poursuivent leur expansion, tandis que l’inflation se stabilise», analyse Lluis Dalmau, économiste pour l’Afrique et le Moyen-Orient chez Allianz Trade.

Cependant, certains secteurs enregistrent une hausse des insolvabilités et des risques climatiques persistants, tels que les sécheresses et les inondations, qui posent des défis majeurs.

Le chômage des jeunes et les déficits publics élevés constituent également des enjeux importants.

«Le Maroc mise sur son rôle de hub des énergies renouvelables et ses investissements stratégiques dans les infrastructures pour renforcer sa résilience à long terme, malgré une cohésion sociale fragile et des tensions fiscales», écrit-on.

En 2024, le risque pays mondial a connu une amélioration, avec 48 économies dont la note a été relevée, contre seulement 5 rétrogradées. La tendance positive observée en 2023 s’est intensifiée, avec un nombre de revalorisations plus que doublé (+27) et une stabilité des dégradations (+1).

«Les économies ayant vu leur note améliorée représentent environ 17% du PIB mondial. Ces ajustements positifs ont majoritairement concerné les marchés émergents, avec l’Amérique latine en tête (13 hausses), suivie de l’Europe émergente (10) et de l’Asie-Pacifique (9). En revanche, les dégradations se sont principalement concentrées au Moyen-Orient, notamment à Bahreïn, en Israël et au Koweït, en raison des tensions persistantes dans les chaînes d’approvisionnement et de prix du pétrole brut inférieurs aux seuils de rentabilité budgétaire», a expliqué Luca Moneta, économiste senior pour les marchés émergents chez Allianz Trade.

Toutefois, le risque-pays reste fortement exposé aux tensions géopolitiques et financières prévues dans les mois à venir.

Ces incertitudes pourraient s’intensifier en cas de concrétisation de nouveaux risques baissiers.

«Bien que les perspectives économiques mondiales se soient améliorées grâce au ralentissement de l’inflation, au regain des flux de crédit et à des conditions de liquidité plus favorables, de nombreux pays à faible revenu rencontrent toujours des conditions commerciales défavorables», a conclu Aylin Somersan Coqui, CEO d’Allianz Trade.

Par ailleurs, les économies à revenus élevés restent confrontées à des incertitudes politiques prolongées.

Il est donc essentiel de noter que deux tiers des revalorisations du risque-pays effectuées l’an passé reposent sur des indicateurs à court terme, ce qui souligne leur caractère cyclique, potentiellement réversible.

Dans ce contexte, les entreprises doivent adopter une stratégie prudente, devant les tensions géopolitiques croissantes et la montée des protectionnismes.

La complexification des chaînes d’approvisionnement rend d’autant plus crucial le suivi du risque-pays.

Par Nabil Ouzzane
Le 04/02/2025 à 19h44