Régimes de retraite: les cotisations atteignent près de 51 milliards de dirhams en 2020

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Revue de presseKiosque360. Un récent rapport de Bank Al-Maghrib, de l’Acaps et de l’AMMC montre que les prestations des principaux régimes de retraite ont enregistré une progression de 10,6% au titre de l’exercice 2020, atteignant 57,6 milliards de dirhams

Le 09/08/2021 à 22h56

Dans sa livraison du 10 août, Aujourd’hui Le Maroc nous apprend que les principaux régimes de retraite affichent une situation financière difficile en 2020. Se basant sur le récent rapport de Bank Al-Maghrib, de l’Acaps et de l’AMMC, le quotidien explique que cette difficile situation est marquée globalement par l’importance des dettes implicites et par l’épuisement de leurs réserves à divers horizons des régimes de retraites.

"La réforme systémique de la retraite, dont l’étude relative à la conception technique de scénarios dans le cadre d’un système à deux pôles (public et privé) est à un stade avancé et devrait permettre d’instaurer une tarification équilibrée mais également de résorber, dans des proportions importantes, les engagements passés non couverts, et partant de rétablir les équilibres financiers dans le futur", estiment les trois institutions.

Notons que le rapport sur la stabilité financière vise à établir une évaluation de la solidité des institutions financières et leur résilience, à travers l’analyse des principaux risques afférents aux secteurs bancaires, assurantiels et à celui des régimes de retraite. Sur ce volet, le rapport relève une progression de 3,8% des cotisations collectées par les régimes de retraite en 2020, se situant ainsi autour de 50,8 milliards de dirhams. On note aussi que les prestations restent pour leur part à un niveau plus avancé, marquant une progression de 10,6% au titre de l’exercice 2020 et atteignant ainsi près de 57,6 milliards de dirhams.

"Les réserves du régime des pensions civiles (RPCCMR), dont le solde global est déficitaire depuis plusieurs exercices, ont enregistré une baisse annuelle moyenne de 2,4% sur les trois derniers exercices pour se situer à 78,9 milliards de dirhams en 2020", souligne le rapport. "La structure des placements des régimes de retraite est caractérisée par une prépondérance des titres obligataires avec une part de 66,3% du total actif. Le montant total des placements des quatre régimes a atteint à fin 2020 un montant global de l’ordre de 319,5 milliards de dirhams, en hausse de 2% comparé à une année plus tôt" peut-on aussi lire dans ce rapport.

Se référant au rapport sur la stabilité financière, Aujourd’hui Le Maroc indique que les engagements importants du régime CMR-RPC, découlant des droits acquis avant sa réforme paramétrique de 2016, continueraient à impacter la viabilité du régime. "Ce dernier a enregistré une dégradation de son solde technique par rapport à 2019. Ceci s’explique par l’augmentation plus importante des prestations (+14,1%) relativement à celle des cotisations (+8,3%). Le solde des opérations financières ressort ainsi à 3,5 milliards de dirhams, en repli de 12,5% en glissement annuel", explique-t-on. Compte tenu de cette situation, le déficit global s’est creusé par rapport à 2019, se situant à près de 4 milliards de dirhams contre 1,3 milliard de dirhams une année auparavant. Il est à noter que cette dégradation de la situation financière est reflétée par un niveau faible du taux de préfinancement du régime qui se situe à 60,2% et l’horizon réduit d’épuisement de ses réserves, prévu en 2026-2027.

En ce qui concerne la retraite de la CNSS, les cotisations ont fléchi de 6,1% en glissement annuel. Aujourd'hui Le Maroc précise que cette baisse traduit l’impact de la crise sanitaire sur le marché de l’emploi dans le secteur privé. De même, les soldes technique et global de la branche affichent une dégradation comparé à une année plus tôt, se situant respectivement à 173,0 millions et 1,8 milliard de dirhams.

En parallèle, le solde technique de la CIMR est resté au même niveau qu'en 2019, et ce sous l’effet d’une décélération des cotisations du régime par rapport aux exercices précédents, occasionnée par celle du nombre des actifs cotisants et la baisse du niveau de leurs salaires déclarés, note le rapport.

Par Ismail Benbaba
Le 09/08/2021 à 22h56