Quelle stratégie pour lutter contre le chômage?

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Revue de presseKiosque360. La situation du chômage ne devrait pas s’améliorer de sitôt. Les prévisions sont en effet assez pessimistes. Plus de 200 millions de personnes seront sans emploi de par le monde, et le Maroc n’est pas épargné.

Le 03/03/2016 à 00h57

Les prévisions concernant l’emploi ne sont pas reluisantes. Dans son édition du jour, L’Economiste affirme que le chômage continuera d’augmenter dans les années à venir. Dès le prochain exercice, le chômage devrait compter 2,3 millions de personnes de plus. Pire, «à l’horizon 2017, 200 millions de personnes seront privées d’emploi», regrette Guy Ryder, directeur général de l’OIT, cité par le journal.

Ces chiffres ont été annoncés lors du 3e forum international sur les politiques de l’emploi, qui se tient actuellement à Marrakech. L’événement connaît la participation du chef du gouvernement. D’ailleurs, le journal rapporte qu'Abdelilah Benkirane, en pleine campagne électorale, surfe sur l’inégalité des chances entre riches et pauvres. «Il tance les nantis de s’être servis en premier, ne laissant que des miettes aux défavorisés et créant ainsi un déséquilibre au niveau de l’emploi».

Le journal relève cependant, en contestant ces propos, les objectifs «ambitieux mais difficiles à réaliser» de la stratégie nationale pour l’emploi. «La SNE prévoit, entre autres, d’améliorer le contenu en emploi de la croissance, avec 38.000 postes par point de PIB, contre 29.000 aujourd’hui, ce qui permettrait 200.000 créations par an». En attendant, Benkirane appelle à «identifier des solutions révolutionnaires pour rétablir l’équilibre; sinon c’est la révolution des peuples qui nous attend», souligne-t-il.

Cette crise de l’emploi touche davantage les jeunes travailleurs. «Ils ont en moyenne trois fois plus de chances d’être au chômage que les adultes et, dans les pays en développement, ils ont une fois et demi plus de chances de rester dans la pauvreté que les travailleurs adultes». Les impacts de la crise touchent particulièrement les jeunes les plus éduqués dans les pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée.

L’inégalité des chances entre hommes et femmes, accentuée par la crise, est aussi un problème important. Dans certains pays, l'écart est de 50%, alors que le niveau scolaire des femmes n’a cessé de s’accroître et est parfois même meilleur». Au niveau salarial, les femmes peuvent parfois toucher jusqu’à 3 fois moins qu’un homme, sachant que les femmes effectuent 66% du travail mondial et produisent 50% de la nourriture, pour ne percevoir que 10% des revenus.

Les migrants sont aussi des victimes colatérales de l’inégalité des chances dans le travail. «Les travailleurs migrants sont victimes d’abus et d’exploitation». D’où la la nécessité d’identifier une politique pour renverser ces tendances. Des investissements productifs pour renforcer la demande globale, soutenir les salaires et lutter contre l’inégalité et l’exclusion sont impératifs.

Par Rachid Al Arbi
Le 03/03/2016 à 00h57