Le Maroc a décidé d’offrir un soutien direct aux personnes mises au chômage à cause de la crise du Covid-19, financé par le fonds spécial créé sur instructions royales. Beaucoup s’interrogent sur les raisons qui auraient empêché le Maroc d’utiliser le téléphone pour envoyer les sommes allouées aux bénéficiaires (plus de 900 mille salariés déclarés à la CNSS et pas moins de 4,3 millions de chefs de famille opérant dans le secteur informel). Selon l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT), le parc de la téléphonie mobile au Maroc se chiffre à 46 millions d’abonnés à fin mars 2020, soit un taux de pénétration de 131%.
Dans un article publié ce mercredi 13 mai, le site d’informations Africa Intelligence pointe du doigt la responsabilité de Maroc Telecom et l’accuse nommément d’être à l’origine du retard du Royaume en matière de paiement mobile, au point de «gêner» la réponse nationale à la crise du coronavirus. «Maroc Telecom est le seul opérateur à disposer des parts de marché nécessaires, en particulier en milieu rural, pour généraliser l’usage du mobile money au Maroc», ajoute la même source. Sans omettre de saluer les efforts entrepris par inwi qui a d’ores et déjà lancé Inwi Money ou encore Orange qui a lancé sa propre solution fin mars. La distribution des aides financières via le mobile aurait pu éviter les attroupements devant les guichets bancaires et, partant, de réduire l’exposition aux risques de contamination.
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Africa Intelligence constate que Maroc Telecom peine à concrétiser ses ambitions dans le domaine du paiement mobile, deux ans après avoir obtenu un agrément d’établissement de paiement auprès de Bank Al-Maghrib. «L’opérateur historique a lancé le 7 avril, sur le Play Store de Google, l’application MT Cash, proposant des services de paiement et transfert d’argent par smartphone. Mais il n’a pas entrepris la moindre communication à ce sujet, de telle sorte qu’un mois plus tard, seule une petite centaine d’utilisateurs l’a téléchargée», poursuit le site d’informations panafricain.
Le site Africa Intelligne décrit une situation critique au sein de la filiale MT Cash suite au limogeage, mi-avril, de son directeur général, Mehdi Housni, qui n’a pas été remplacé. «MT Cash reste présidé par le patron de la règlementation et des affaires juridiques de l’opérateur, Brahim Boudaoud. Mais son capital reste fixé à 10.000 dirhams, ce qui est peu pour la filiale censée porter la transformation de l’opérateur en quasi-banque», rapporte le média panafricain.