Marrakech: grogne chez les propriétaires des maisons d’hôtes

DR

L’informel dans le tourisme dérange. L’association marocaine des maisons d’hôtes de Marrakech parle de concurrence déloyale et reproche au ministère de tutelle son inertie.

Le 28/10/2015 à 18h00

Les membres de l'Association marocaine des maisons d’hôtes de Marrakech (AMHMS) sont mécontents. Et ils ne le cachent pas. Dans un communiqué de presse parvenu à la rédaction de Le360.ma, cette association, réanimée en 2014, revendique la fin de l’informel dans l’hébergement au Maroc, en général, et à Marrakech en particulier.

En gros, l’AMHMS se demande si le gouvernement marocain n’est pas en train de soutenir les hébergeurs illégaux. Ici, on l’aura compris, l’histoire tourne autour des sites Internet du calibre de Booking, d’Expedia ou d’autres sites qui vont jusqu'à proposer des chambres chez l’habitant.

Cela fait presque un an que l’association a demandé aux responsables du ministère du Tourisme de réagir pour mettre un peu d’ordre dans ce secteur. «Ces hébergeurs doivent obtenir une autorisation, une sorte d’agrément du département de tutelle avant de s’annoncer et de proposer leurs offres sur ces sites. Les plateformes comme Booking doivent exiger cette autorisation», explique Christian Le Bour, président de l’AMHMS.

Le ministère du tourisme, et plus précisément la Direction des Affaires réglementaires, aurait promis d’envoyer une notification à ces portails internet. «Cette promesse a été faite, il y a précisément onze mois, mais jusqu'à présent toujours aucune action», ajoute Christian Le Bour. L’occasion pour cette structure associative de monter au créneau et de relancer les autorités.

Fadoua Chbani El Idrissi, la déléguée régionale du ministère du Tourisme à Marrakech, se veut rassurante: «L’opération de régularisation est en cours et le ministère du Tourisme enverra incessamment une notification aux plateformes qui proposent des hébergeurs non classés».

Les managers des sites internet avaient en effet déclaré, lors d’une réunion avec l’association, que tant qu’ils n’ont pas d’écrit de la part de l’autorité de tutelle, ils ne refuseront personne. La déléguée régionale précise de son côté que les chambres chez l’habitant devraient être soumises à une réglementation et respecter la loi. Sauf que la loi actuelle ne concerne pas cette catégorie de logeurs. Ce à quoi Fadoua Chbani réplique : «La loi est en cours d’amendement et sera en principe mise en œuvre en 2016».

Par Qods Chabaa
Le 28/10/2015 à 18h00