Marine marchande: tensions entre les officiers et leur tutelle

DR

Le torchon brûle entre les officiers de la marine marchande et la direction en charge du secteur au sein du ministère de l'Equipement, du Transport et de la Logistique. Dans une lettre adressée au ministre, l'association des officiers dénonce le recours à des sociétés de classifications étrangères.

Le 03/03/2016 à 17h36

Les officiers de la marine marchande se révoltent contre la Direction relevant du Ministère de l’équipement, du transport et de la logistique et qui est en charge du secteur.

Dans une lettre datée du 1er mars et dont Le360 détient copie, l’Association marocaine des officiers de la marine marchande (AMOMM) informe Aziz Rebbah, ministre de tutelle, de certaines pratiques auxquelles ont recours les nouveaux responsables de ce département.

Depuis quelques mois, ladite direction aurait eu, selon eux, recours à des entreprises privées étrangères pour mener des missions opérées jusque-là par des cadres marocains relevant de la DMM. Il s’agit principalement de sociétés de classification qui auraient été recrutées pour les missions d’inspection généralement opérées sur les navires.

L’inspection consiste, pour rappel, à vérifier si les navires répondent aux normes internationales en vigueur. Jusque-là, la DMM recourait à d’anciens marins expérimentés pour effectuer cette tâche. En plus de pouvoir bénéficier de leur expérience, le recours à ces cadres permettait d’employer une partie, aussi infime qu’elle puisse être, des officiers marins qui se sont retrouvés au chômage avec la crise du pavillon national.

Selon l’AMOMM, cette décision n’est que la goutte qui a fait déborder le vase et d’autres initiatives récentes de la DMM nuisent tout autant à la stratégie de réforme de l’administration en charge du suivi du secteur.

Pour rappel, après plusieurs mois de vacances, le poste de Directeur de la marine marchande avait connu en janvier 2015 la nomination à sa tête de Mohamed Reda Chakkor. A l'époque, cette nomination avait été saluée par les professionnels du maritime en raison du profil du nouveau directeur. Il dispose en effet d’une expérience conséquente, notamment à l’étranger, dans le domaine maritime. Un peu plus d’un an plus tard, la lune de miel semble consommée.

Par Younès Tantaoui
Le 03/03/2016 à 17h36