Les restaurants avec plages privées de Dar Bouazza sommés de déguerpir: quand l’administration entretient le flou sur ses intentions

Abdallah Chater, gouverneur de la province de Nouaceur et Mohamed Mhidia, wali de la région Casablanca-Settat. (M.Bifisse/Le360)

Fin février dernier, les restaurants et plages privées de Dar Bouazza ont été sommés de libérer l’espace public maritime dans un bref délai. Quatre mois plus tard, les enseignes concernées continuent d’exercer leurs activités en toute quiétude, comme si de rien n’était. Que cache alors le silence des autorités locales qui ne se sont jamais prononcées sur le sort de la corniche de Dar Bouazza?

Le 23/06/2024 à 10h20

L’opération de libération du domaine public maritime sur la corniche de Dar Bouazza traverse une phase d’incertitude marquée. Les bulldozers peuvent surgir à tout moment, au risque de gâcher le plaisir des estivants qui pullulent en cette période dans les plages privées de cette paisible commune, nichée à 20 kilomètres au sud de Casablanca. Les propriétaires des lieux vivent dans l’expectative d’une décision irrévocable.

«Deux semaines avant le ramadan, nous avons reçu une notification nous enjoignant de vider les lieux dans un délai de 15 jours», nous confie le patron d’un restaurant à Dar Bouazza. Il n’est d’ailleurs pas le seul à avoir reçu la lettre de la province de Nouaceur, qui sonne comme un dernier avertissement avant une possible intervention de la force publique.

Au total, sept restaurants et plages privées se trouvent aujourd’hui en situation irrégulière d’occupation du domaine public sur la corniche de Dar Bouazza. Leurs noms ont été dévoilés fin février dernier, quand la presse a fait écho de la mise en demeure que leur a envoyée le gouverneur de Nouaceur, Abdallah Chater, les sommant de restituer les terrains. La liste comprend Sunny Beach, Baya Beach (Les 3 Mâts), Seven Beach Balboa 1, Malibu Beach (Nomade Beach), Atlantic Boulevard, Taloche et Babaloo Beach.

Le délai de 15 jours durant lequel les occupants du domaine public maritime devaient quitter les lieux a expiré, voire a été largement dépassé, mais cela ne semble pas inquiéter les autorités outre mesure. Comme on peut le constater dans ce reportage réalisé par Le360, vendredi 21 juin 2024, les restaurants et plages privées visées par la missive de la province de Nouaceur continuent de fonctionner comme si de rien n’était.

«Nous sommes tous restés là. Personne n’est venu nous demander de partir», confirme le gérant d’un restaurant rencontré sur place.

La question se pose alors de savoir quelle suite sera donnée à ce dossier et, surtout, quelles sont les raisons qui auraient retardé l’exécution de la décision de libérer le domaine public maritime. Nos nombreuses tentatives pour joindre le gouverneur de la province de Nouaceur, Abdallah Chater et le président de la commune de Dar Bouazza, Hicham Ghafir, n’ont pas abouti.

Citant des sources proches du dossier, certains propriétaires affirment que les autorités locales auraient donné leur assentiment pour maintenir le statu quo et fermer les yeux jusqu’à fin septembre, histoire de ne pas compromettre la saison estivale qui draine la plus grande partie du chiffre d’affaires annuel.

La cessation d’activité, si elle a lieu, ne sera sans doute pas sans conséquences sur le personnel de ces entreprises qui emploient plus de 400 permanents et saisonniers. De leur côté, les propriétaires s’y sont déjà préparés et sont conscients de leur situation irrégulière vis-à-vis de la loi. Les contrats de location qui les autorisaient à occuper temporairement le domaine public maritime sont arrivés à échéance en 2018 et, depuis, n’ont pas été renouvelés. Auparavant, ces contrats étaient régulièrement reconduits pour une durée de 10 ans.

«En renonçant au renouvellement des contrats, les autorités locales veulent s’octroyer le droit de venir à tout moment nous demander de déguerpir les lieux. Ce moment est arrivé en février 2024», ironise notre interlocuteur qui pointe un manque de communication flagrant chez les administrations concernées, y compris le ministère de l’Équipement et de l’Eau dont relève le domaine public maritime. On n’en saura pas plus sur les véritables intentions qui se cachent derrière cette opération. Certains ont laissé entendre que celle-ci serait le prélude d’un vaste chantier d’aménagement de la corniche de Dar Bouazza, dans le cadre des préparatifs du Royaume pour accueillir la Coupe du monde 2030. Mais aucune source officielle n’a pour l’heure confirmé cette éventualité.

Notons enfin que cette opération de libération du domaine public maritime à Dar Bouazza ne concerne pas les restaurants et les plages privées installés sur des terrains titrés. C’est notamment le cas de Scara’Bay et La Isla Bonita (Casa José). «Nous n’avons reçu aucune notification de la part des autorités», confirme un membre du management. Toutefois, le fait d’avoir un titre foncier ne les exonère pas de subir une procédure d’expropriation si les autorités décident de réaliser un projet d’aménagement d’utilité publique à l’échelle de la zone littorale de Dar Bouazza.

Par Wadie El Mouden et Adil Gadrouz
Le 23/06/2024 à 10h20

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On s'occupe malheureusement à Casablanca des grandes artères de la ville, tandis que les cartiers populaires comme Hay Al Mouhammadi sont des "no man's Land", où des bandes organisées font leurs propres lois sans aucunes impunités. Les rues ne sont pas éclairés, des ravisseurs dans tout les coins des rues, des enfants en bas âges jouent dehors en pleine nuit, et font des mauvaises rencontres. La police n'y met jamais les pieds, et les habitants désertent leurs demeures. Ces cartiers populaires livrés à eux mêmes sont des vrais nids de toutes les criminalités qui se propagent à une vitesse folle dans le pays, sans attirer l'attention des responsables de la sécurité des citoyens, et du pays.

Les plages ne doivent pas être privées,elles appartiennent à tous les marocains.

Il faut débarrasser également cette côte de la Mafia des gardiens de voitures ( BARDINE LAKTAF ) qui obligent les estivants a payer,par la force ,jusqu'à 100 dh

Les contrats de location étant arrivés à échéance en 2018 et n'ont pas été renouvelés depuis!! on ne sait pas si au moins le montant de la location de ces lieux continue d'être versé à la commune! Sinon celle-ci sera perdante deux fois.

Bonjour, Je me permet de vous contacter sûr un sujet tou différents. Je suis un MRE j'habite à Rabat depuis 15ans maintenant, rue moulay abdel aziz juste à côté de l'audiovisuel du Maroc, En fasse de chez moi ce trouve la clinique des enfants Menara. Ils fut un temps ce trouvé juste à côté un restaurant français L'air du goût, qui maintenant c'est transformé en bar de chi3ra comme on dit au Maroc, un véritable enfer pour les habitants dont je fais partie, quand viens la nuit les murs des immeubles tremble, les insultes et bagarres d'alcoolique jusqu'à des 2h du matin.J'ai moi-même est plusieurs voisins portés plainte. Je me demande comment cela est possible juste à côté d'une clinique d'enfants ? J'ai beaucoup voyager dans ma vie je n'ai j'avais vue ça. Clinique d'enfants bar bordel.

Il faut libérer nos plages et sanctionner sévèrement les voleurs et les complices. Les riches occupent les plages et les terasses des cafés. Les autres se partagent les parkings. Derrière ces escrocs il y a sans doute des gens qui manoeuvent et profitent. Il faut finir avec tout ça. Mettez les en prison avec des lourdes sanctions financières.

La saison estivale et le personnel jusqu'à septembre ensuite les casablancais retrouveront leur plage sachant que bien évidemment ils prennent le meilleur sans rocher ni cailloux !!!

Très dommage. Endroits agréables pas trop éloignés de Casa et où on peut se détendre en bord de mer et bien manger, en famille. Etc... SVP ne transformez pas le littoral en bandes d'immeubles ou d'hôtels.....ne copiez pas l'exemple de la Costa del Sol ou autres rivages.....Le Maroc est beau. Préservez le!

Très dommage

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