Dans un développement inattendu dans l’affaire de l’«Escobar du Sahara», l’ancien président du Wydad a soudainement décidé d’abattre toutes ses cartes.
«Saïd Naciri a fait une requête au tribunal, lors de l’audience de vendredi dernier, devant la Chambre chargée des crimes financiers près la Cour d’appel de Casablanca, demandant à disposer de suffisamment de temps pour révéler tous les faits liés à cette affaire», écrit le quotidien Assabah dans sa livraison du lundi 14 janvier.
L’ex-président du Conseil préfectoral de Casablanca (PAM) a affirmé que «les accusations portées contre lui reposaient sur des collusions et des erreurs», écrit le quotidien.
Ainsi, après la présentation par le tribunal des charges retenues contre lui, Saïd Naciri a demandé à disposer d’un peu plus de temps pour «exposer la vérité du dossier et expliquer les zones d’ombre, soulignant que ces accusations sont fondées sur des collusions, des arrière-pensées et des inexactitudes qui ont détourné le cours de l’affaire», écrit le quotidien.
L’ancien président du Wydad a insisté, en demandant ce délai, sur le fait que «ses révélations permettraient de passer de la fiction à la réalité», tout en continuant à clamer son innocence face aux accusations dont il fait l’objet, notamment celles liées à son implication dans le trafic de drogue, mentionnée dans les déclarations de Haj Ahmed Ben Brahim, connu sous le nom d’«Escobar du désert».
Sur cette base, souligne Assabah, le tribunal a décidé d’ajourner la poursuite de l’examen de l’affaire au vendredi prochain.
Saïd Naciri, rappelle le quotidien, est poursuivi pour des chefs d’accusation incluant principalement «la falsification de documents officiels, l’utilisation d’accords suspects», conformément aux articles 354 et 356 du Code pénal, ainsi que pour «participation à des accords et ententes visant la détention, le transport et l’exportation de stupéfiants», conformément au Dahir du 21 mai 1974.
Il est également accusé «d’escroquerie, de tentative d’escroquerie, d’abus d’influence en exploitant son mandat parlementaire (selon le dernier alinéa de l’article 250 du Code pénal), de pression et de menaces pour obtenir de faux témoignages, de dissimulation d’objets issus d’un délit, et de falsification».
Saïd Naciri fait aussi face à des accusations liées à la «tentative d’exportation de stupéfiants sans autorisation et à la participation à celle-ci», des infractions de premier degré selon les articles 270 bis (deux fois), 221, 279 bis (trois fois), 200 et suivants du Code des Douanes et impôts indirects, précise le quotidien.
D’autres chefs d’inculpation sont retenus contre lui, incluant notamment «la participation à l’importation de devises étrangères sans déclaration, ainsi que la participation à des paiements ou services en devises étrangères sur le territoire national».
Lors de la même audience, conclut le quotidien, la Cour a poursuivi l’interrogatoire de l’ex-parlementaire Mir Belkacem, beau-frère d’Abdenbi Bioui, qui a affirmé avoir séjourné dans une «villa, à la demande de l’ex-épouse du Malien», et a requis du tribunal la convocation de celle-ci, pour qu’elle témoigne à ce propos.