Le Nouveau modèle de développement des provinces du Sud (NMDPS) a été lancé par le roi Mohammed VI dans son discours de Laâyoune en novembre 2015 et il est doté d’un budget de 81 milliards de dirhams pour financer des projets prioritaires et des centaines de projets modestes répondant aux attentes immédiates des populations, souligne Henri-Louis Vedie, économiste français, également senior Fellow au Policy Center for the New South (PCNS), dans son article intitulé : «Le Nouveau modèle de développement des provinces du Sud: des réalisations à un rythme soutenu atteignant les objectifs fixés».
Les quatre priorités du NMDPS
Ce modèle s’est fixé quatre priorités. La première concerne le développement des infrastructures de la région qui consiste en la construction d’une voie express Tiznit-Dakhla sur 1.000 kilomètres, moyennant une enveloppe de 8,5 milliards de dirhams. Ce projet «avance à un rythme soutenu, conforme aux prévisions», souligne le chercheur. Dans ce même cadre, il a été décidé de construire un nouveau port à Dakhla pour un budget de 6 milliards de dirhams, et de connecter la région au réseau électrique national à partir de Dakhla pour un budget de 2 milliards de dirhams. «Ce projet est terminé», note l’économiste.
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La mise en place du projet de Foum El Oued pour un budget global de 2 milliards de dirhams est la deuxième priorité du NMDPS. Bien que ce projet ait pris du retard en raison des pluies diluviennes ayant fragilisé le barrage de la région, il a été transféré à quelques kilomètres au nord, sur la route de Tarfaya.
La troisième priorité concerne le développement des énergies renouvelables dans la Région, en doublant la capacité du parc d’Akhfennir (les travaux ont pris fin en 2019) et en créant deux nouveaux parcs éoliens à Boujdour et à Tiskrad. Le programme Noor Atlas a également permis le développement de l’énergie solaire avec des microcentrales telles que celle de 800 Kw à Assa, moyennant une enveloppe de 7 milliards de dirhams, note l’économiste.
Le NMDPS a fait du volet social sa quatrième priorité. Ainsi, 3 milliards de dirhams ont été consacrés à la mise en place d’un Centre régional hospitalier à Laâyoune, ainsi que de nouvelles unités de dessalement de l’eau de mer et d’assainissement.
«Le Centre régional hospitalier universitaire de Laâyoune connaissait un taux de réalisation de 35% en 2022, pour une ouverture prévue en 2024. Enfin, les unités de dessalement d’eau de mer, visant au renforcement de la production d’eau potable, les travaux sont en cours à Laâyoune, ont commencé en 2018 à Tarfaya et à Smara, sont achevés à Boujdour et à Oued Eddahab. Les travaux d’assainissement sont en voie d’achèvement à Laâyoune et à Foum El Oued, ont commencé en 2018 à Tarfaya et Bir Guendouz, achevés à Tarfaya», fait savoir Henri-Louis Vedie.
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Résilience face à la crise
Selon ce chercheur, la crise sanitaire liée à la Covid-19 a fragilisé les budgets de l’économie des trois régions du Sud. Cependant, de nombreux investissements ont été réalisés dans les services de base, tels que l’approvisionnement en eau potable, la construction de routes et le renforcement du réseau électrique.
En 2021, 267 nouveaux projets ont été lancés pour un budget total de 33 milliards de dirhams, y compris la construction du nouveau port de Dakhla et de parcs éoliens. Le gouvernement a également alloué des fonds pour réduire les inégalités spatiales et a réservé des enveloppes budgétaires pour les projets en cours d’achèvement.
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Grâce à ces mesures, le NMDPS a maintenu un rythme soutenu dans la réalisation de ses objectifs, ce qui s’est reflété dans certains indicateurs macroéconomiques de ces régions, comme la croissance du PIB et du PIB par habitant. Selon l’analyse du chercheur, la croissance annuelle de Laâyoune-Sakia El Hamra et de Dakhla-Oued Eddahab est nettement supérieure à la moyenne nationale en 2021, avec des taux respectifs de 10,9 % et 10,5 %. Le PIB par habitant est également encourageant et prometteur, atteignant 52.301 dirhams à Dakhla, 27.442 dirhams à Laâyoune et 25.136 dirhams à Guelmim.
«Ces chiffres montrent que l’impact des projets sur le niveau de vie des populations est également très positif et prometteur», conclut Henri-Louis Vedie.