L’e-commerce continue de gagner du terrain au Maroc malgré la dégradation du pouvoir d’achat et les perturbations qu’a connues le négoce sous l’effet de la guerre russo-ukrainienne, ajoutée à l’épidémie de Covid-19.
Moult indicateurs confirment la reprise rapide des ventes à distance: l’engouement des consommateurs, la croissance fulgurante des sites marchands, et le volume des transactions qui s’affiche également au vert. Dans son dernier rapport sur l’activité monétique au Maroc, le Centre monétique interbancaire (CMI) affirme que «les sites marchands et sites des facturiers affiliés ont réalisé 12,8 millions d’opérations de paiement en ligne via cartes bancaires… pour un montant global de 4,6 milliards de DH, soit une appréciation de 21,3 % durant le premier semestre de 2022».
Une tendance que le ministre de l'Industrie et du Commerce entend saisir. La digitalisation étend l’un des axes stratégiques du Plan de relance 2021-2023, dont la finalité est d’accélérer la transformation digitale de l’économie nationale et du secteur du commerce en particulier.
Lire aussi : e-commerce: le chiffre d'affaires dépasse 4 milliards de dirhams au premier semestre
En cela, le déplacement du ministre Ryad Mezzour vendredi au Stargate (le campus africain de jeunes pousses) à Benguerir témoigne de l’intérêt que porte la tutelle pour le développement d’un écosystème entrepreneurial en particulier, dans le secteur du commerce. La visite vient entériner la signature d’une convention conclue courant mars 2021 entre le ministère de l’Industrie et du Commerce, l’Université mohammed VI polytechnique et la Fondation OCP. En ligne de mire de ce partenariat: accélérer la digitalisation du secteur du commerce à court terme, en vue de favoriser «l’émergence de champions nationaux à forte valeur ajoutée».
«Le Moroccan Retail Tech Builder (MRTB) est la première plateforme d’incubation et d’accélération de start-up digitales dans le secteur du commerce au Maroc. Elle a pour objectif d’accompagner une centaine de porteurs de projets dans le développement de solutions digitales innovantes au profit du commerce de proximité», rappelle Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du Commerce.
Faisant appel à des technologies de pointe, la plateforme consiste à mettre en relation les épiciers, les points de relais (retail) peinant à écouler leurs stocks, avec de potentiels acheteurs. L’idée aussi est d’accompagner des porteurs de projets dans le développement de solutions innovantes au profit du commerce de proximité lui permettant à la fois de se moderniser se traduisant in fine par une appréciation du PIB national.
A noter qu’au préalable à la mise à contribution de l’écosystème de Benguerir, les starts-up sont d’abord triées sur le volet, avant de bénéficier d’un accompagnement (de la phase d’incubation au scaling, en passant par le prototypage). Objectif affiché: «offrir à ce secteur une meilleure expérience client tout en améliorant le revenu des épiciers», explique Hicham El Habti. A l’issue de 6 mois d'activité, 14 start-up ont été sélectionnées dans le premier Batch. Une deuxième promotion est prévue sous peu», souligne Hicham El Habti, président de l’UM6P.