La transformation numérique s’impose désormais comme un facteur incontournable de l’évolution économique au Maroc. Les outils digitaux ont renforcé l’efficacité et la compétitivité des entreprises à tous les niveaux, relève le quotidien L’Economiste dans son édition du jeudi 5 juin.
Dans ce cadre, le commerce électronique se distingue comme un pilier central de cette dynamique. Lors de son intervention, mardi, devant la Chambre des conseillers, Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du Commerce, a présenté des chiffres révélateurs: le volume du commerce électronique a atteint 22 milliards de dirhams en 2023, avec une croissance moyenne annuelle supérieure à 30% sur les cinq dernières années. Le paiement électronique, quant à lui, a dépassé 9,9 milliards de dirhams en 2023.
Plusieurs facteurs expliquent cette progression rapide. Le taux de pénétration d’Internet, estimé à 109,2% en 2024, combiné à l’émergence d’une génération de consommateurs digitalisés, ainsi qu’à la diversification des offres logistiques, favorise l’essor du secteur, lit-on.
Les parlementaires ont souligné les avantages du commerce électronique, notamment la création d’emplois dans les secteurs des télécommunications et des technologies, ainsi que l’amélioration de l’organisation du commerce et de la distribution.
Par ailleurs, la loi sur la protection du consommateur est en cours de révision. Les principales nouveautés portent sur la régulation des plateformes électroniques (marketplaces) et l’interdiction des pratiques commerciales trompeuses, telles que la contrefaçon ou les fausses allégations sur les produits. Un décret récent stipule aussi que les transactions via ces plateformes ne bénéficient plus d’exonérations des droits de douane à l’importation.
«Pour renforcer la compétitivité du secteur, le ministère a signé plusieurs partenariats avec des acteurs majeurs du e-commerce», écrit L’Economiste. L’objectif est accompagner les petits commerçants grâce à la formation et leur intégration aux plateformes numériques. À ce jour, 4.500 commerçants ont rejoint ces plateformes, et 200 points de livraison ont été créés chez des commerçants de proximité.
Le ministère soutient aussi les porteurs de projets via la plateforme MRTB, avec l’accompagnement de 161 startups numériques. Par ailleurs, la convention visant à accélérer la numérisation du commerce et le projet de la plateforme Trade.ma, dédiée à la promotion des exportations marocaines, illustrent cette volonté.
Une étude approfondie sur le commerce électronique au Maroc sera prochainement lancée. Elle analysera les nouvelles chaînes de distribution mondiales, évaluera l’environnement juridique et fiscal, ainsi que l’impact du numérique sur le commerce traditionnel et la production locale.
Enfin, une cellule de surveillance a été créée au sein du ministère pour contrôler le respect des réglementations. En 2024, elle a conduit 200 opérations de contrôle, traité les plaintes des consommateurs via le portail www.khidmat-almostahlik.ma, envoyé des avertissements et dressé 6 procès-verbaux à l’encontre des contrevenants.