Info360. Voici tout ce qu’il faut savoir sur la future station de dessalement du Grand Casablanca

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Avec une capacité de production, à terme, de 300 millions de mètres cube d’eau par an, la future station de dessalement d’eau de mer du grand Casablanca sera une des plus grandes d’Afrique et devrait couvrir les besoins en eau de l’ensemble de la région à l’horizon 2050. Explications.

Le 18/11/2020 à 15h19

Cette future station de dessalement d’eau de mer sera construite dans les environs de Bir-Jdid, entre Casablanca et El Jadida. D’une capacité de production, à terme, de 300 millions de m3, elle devrait être une des plus grandes d’Afrique et sécuriser les besoins en eau de l’ensemble de la région du Grand Casablanca.

"Actuellement, la région du Grand Casablanca est alimentée en eau par le bassin d’Oum Rbia et le bassin du Bouregreg. Les ressources en eau du bassin d’Oum Rbia qui sont d’une part fortement sollicitées par les différents usages et d’autre part durement impactées par les sècheresses successives et le changement climatique, sont en train de baisser. L’objectif avec cette station est de déconnecter progressivement le grand Casablanca de ce bassin. Située à mi-distance entre Casablanca et El Jadida, la station pourrait éventuellement aussi alimenter la ville d’El Jadida", a indiqué Omar Benjelloun, Directeur de la recherche et de la planification de l'eau au sein de la Direction Générale de l’eau

Dès son lancement, la station produira 200 millions de m3 d’eau avant d’atteindre à terme sa capacité maximale de 300 millions de m3, ce qui correspond pratiquement au besoin total en eau du grand Casablanca à l’horizon 2050, selon des études menées par le ministère de l'Equipement, du Transport, de la Logistique et de l'Eau.

"Les projets que nous réalisons sont pensés sur le long terme. Nous avons arrêté la capacité de production de la station en nous basant sur les projections de la consommation en eau de la région mais aussi sur les prévisions concernant le changement climatique et son impact sur la réduction des ressources en eau conventionnelles. Avec 300 millions de m3, à terme, la station de dessalement, gérée d’une manière intégrée avec le bassin du Bouregreg, sera en mesure de sécuriser l’approvisionnement en eau du grand Casablanca et éventuellement de la ville d’El Jadida à l’horizon 2050", souligne Omar Benjelloun.

Les études complémentaires concernant le suivi de la qualité de l’eau et d'autres paramètres sont en cours de lancement par le ministère. D'autres études complémentaires suivront dont des études géologiques, topographiques et géophysiques. La phase d’étude technique et de mise en place institutionnel et le montage financier du projet, devrait durer deux ans avant de laisser place à la phase de travaux. La station nécessitera un investissement de près de 10 milliards de dirhams et sera réalisée dans le cadre d’un partenariat public-privé à l’instar de ce qui s’est fait pour la station de dessalement de Chtouka au sud d’Agadir

Ce projet, inscrit dans le Programme National pour l’approvisionnement en eau potable et l’irrigation 2020-2027, est mené par le Ministère de l'Equipement, du Transport, de la Logistique et de l'Eau en partenariat avec le ministère de l’Intérieur, le ministère de l’Economie et des Finances, le ministère de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts,le Ministère de l’Energie, des Mines et de l’Environnement, l’ONEE et la Région de Casablanca Settat.

«Une demande en eau d’environ 30 à 40 millions de m3 pour soutenir un petit périmètre agricole dynamique dans la région est également en cours d’examen et pourrait être éventuellement associée au futur projet dans le but d'exploiter la station de dessalement à un niveau intéressant dès les premières années. Le ministère de l’Energie, associé au Projet, a pour mission d’examiner les solutions pour optimiser la consommation énergétique de la station et de son alimentation en énergies renouvelables pour réduire les impacts économiques et écologiques », explique Omar Benjelloun.

Le coût énergétique représente près de 40% du coût de production d'un mètre cube d'eau dessalée, qui gravite aux alentours de 1 dollar à l'export, pour une station de grande capacité comme celle du Grand Casablanca. Avec les évolutions technologiques dans ce domaine et la maitrise des couts énergétiques le dessalement d’eau de mer constituera une solution de sécurisation de l’approvisionnement en eau et d’adaptation au changement climatique pour le pays, notamment pour les demandes en eau des zones côtières.

La station de dessalement du grand Casablanca, nécessitant une phase d’étude de 2 ans et une phase de travaux de 2-3 ans, devrait voir le jour au plus tard en 2026.

Par Mehdi Heurteloup
Le 18/11/2020 à 15h19