Info360. RAM va finalement licencier 140 salariés: une décision imminente attendue de la gouverneure de Hay Hassani

Khadija Benchouikh, gouverneure de la préfecture d'arrondissement de Hay Hassani. 

Khadija Benchouikh, gouverneure de la préfecture d'arrondissement de Hay Hassani.  . DR

Après l'opération de «départs volontaires», place au licenciement économique. RAM a revu les objectifs de son plan, et seuls 140 salariés seront concernés. La CGEM et le gouvernement y sont favorables, mais les syndicats résistent. Le mot de la fin reviendra au gouverneur de Hay Hassani.

Le 14/08/2020 à 14h08

Composée de représentants du gouvernement, de la CGEM et des principaux syndicats, la commission chargée de statuer sur la demande d’autorisation de licenciements, déposée par RAM auprès de la délégation préfectorale du ministère du Travail, s’est réunie hier, jeudi 13 août, sous la présidence de la gouverneure de Hay Hassani, Khadija Benchouikh.

Lors de cette réunion, les représentants des syndicats ont invoqué une série de «vices de forme» lesquels, à leurs yeux, auraient entaché la procédure de licenciement, depuis la tenue du comité d’entreprise de RAM, le 21 juillet dernier (les syndicalistes et les délégués du personnel contestent la légalité de ce comité auquel ils n’ont pas pris part), jusqu’au dépôt du dossier par la déléguée préfectorale du ministère du Travail au bureau de la gouverneure de la Préfecture de Hay Hassani, le mardi 28 juillet dernier.

Les syndicats estiment que la déléguée préfectorale n’a pas entrepris les investigations nécessaires, comme l’exige la réglementation en vigueur.

En effet, l’article 67 du Code de travail stipule que «le délégué provincial chargé du travail doit effectuer toutes les investigations qu'il juge nécessaires. Il doit adresser le dossier, dans un délai n'excédant pas un mois à compter de la réception de la demande, aux membres d'une commission provinciale présidée par le gouverneur de la préfecture ou de la province, aux fins d'examiner et de statuer sur le dossier».

Le jour même du dépôt du dossier auprès de la Préfecture de Hay Hassani, la gouverneure a envoyé une lettre aux membres statutaires de cette commission (gouvernement, syndicats, CGEM), les invitant à désigner leurs représentants avant le mercredi 5 août. Suite à cela, une commission ad hoc a été constituée le 7 août.

La composition de cette commission comprend:

- 5 représentants des syndicats: UMT (2), CDT (1), UGTM (1), UNTM (1);

- 4 représentants des autorités administratives: ministère de l’Industrie et du Commerce (1); ministère du Tourisme et du Transport aérien (1); ministère des Finances (1); ministère de l’Emploi (1);

- 5 représentants de la CGEM.

Lors de la réunion de ce jeudi 13 août, face aux réserves exprimées par les syndicats quant à des «vices de forme», la gouverneure a estimé que le dossier était prêt à être examiné sur le fond.

Il a fallu plus de six heures de réunion-marathon pour clore cette séance pour le moins houleuse, sanctionnée par un procès-verbal dans lequel les cinq syndicalistes se sont prononcés contre la décision de licenciements économiques.

Les syndicalistes affirment ne pas saisir le fait que le sort de la compagnie nationale, à laquelle le gouvernement vient de réserver un soutien de 6 milliards de dirhams, dépendrait du licenciement de 140 personnes.

De leur côté, les quatre représentants des autorités administratives ainsi que les 5 émissaires de la CGEM se sont tous prononcés en faveur du plan de licenciement de RAM.

Résultat, bien qu’il ne s’agit pas d’un vote, le projet de licenciement économique de RAM a obtenu 9 voix pour, et 5 contre. Mais la décision finale reviendra à la gouverneure de Hay Hassani.

«La décision du gouverneur de la préfecture ou de la province doit être motivée et basée sur les conclusions et les propositions de ladite commission», précisent en effet les termes de l’article 67 du Code du travail.

Le projet de plan de licenciement arrêté par la direction de RAM, et soumis à l’autorisation du gouverneur, prévoit le licenciement économique de 140 collaborateurs, ainsi répartis:

- Personnel navigant technique: 65

- Personnel navigant commercial: 59

- Personnel au sol: 16

Un fait est certain: si ce plan parvient à obtenir le feu vert de la gouverneure de Hay Hassani, ce sera là le premier licenciement économique de l’histoire du Maroc dans une entreprise dont les capitaux sont détenus par l'Etat, au moins depuis la promulgation du nouveau Code du travail, en 2004.

Par Wadie El Mouden
Le 14/08/2020 à 14h08

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140 ? et bien que c'est léger ! c'est a dire ceux qui ont été souvent en arret de maladie et qui ont presque 55 ans

Le licenciement est normal pour alléger les charges de l'entreprise. Ce n'est pas aux contribuables de payer les salaires. D'ailleurs les salariés de la RAM ne sont pas des smigars. Si une entreprise n'est pas viable économiquement elle doit fermer. C'est si simple. Pourquoi les syndicats n'ont pas accepté une réduction de salaire comme en Europe... Transport aérien ce n'est plus un secteur stratégique qui nécessite présence de état.

Une compagnie qui ne grre pas son personnel.comment elle peut gerer les voyageurs tout comme moi sui a confiance a sa patrie et dit toujours oui pour don produit. Cette compagnie a annulé mon voyage sans meme prendre la peine de m’aviser avec un simple sms

Il ne faut pas être grand clerc pour admettre l'incompétence d'un pdg a gérer en bon père de famille une entreprise telle que la RAM qui rame sans outils de sauvetage. Espérons que la plus haute autorité de ce pays débarquera ce pilote qui pilote avec des oeillères. Au nom de la logique

@Sofia je suis de ton avis, la direction de RAM est pourri est ne pourrais jamais etre a la hauteur avec un tel management, sans parler du PDG qui a présent ne se rend pas compte qu il gère une compagnie aérienne et non pas une PME de famille pous s'autoriser a recruter les amis et copains copines et les affecter au meilleur postes au maroc ou a l étranger ou bien meme signer des contrat avec les 'amies maîtresse'... Le directoire reste une scène sans âme, des directeurs absents servent leur interet personnel, tout le monde a entendu les histoires de limogeage du directeur REvenue comercial 'driss' simplement c est un garçon qui a dit au management que la RAM coule et que vous etes hors-jeu.... Et d autres qui ne font que profiter des déplacements et corruption des directeurs sans diplôme

Je n’ai jamais vu ni entendu une compagnie aérienne naviguer sans boussole ..! Aucun plan de travail clair..pas de visibilité à long terme..que de l’improvisation et du rafistolage pour dépanner ..ceci montre un manque de professionnalisme flagrant de la direction de cette compagnie qui a besoin d’être dirigée par des pros et non par des « arrivistes «  dont le seul souci est d’amasser des fortunes et profiter des avantages liés à leurs postes..! Il est temps que cela change si on veut vraiment que la compagnie avance...!! Un nettoyage de toute l’équipe dirigeante s’avère nécessaire ..car il y’a besoin de rajeunir La tête de la pyramide et changer de mentalité ...à bon entendeur salut..!!

Une entreprise c'est comme le corps humain et une maladie. Pour résister il faut deux composantes : l'immunité (compétence et efficacité) et le plein de vitamines (le cash-flow). La Covid n'est pas la raison première des problèmes pour certaines entreprises. Celles qui n'ont pas l'envergure pour supporter les "vents de travers" sont condamnées à souffrir, voire disparaître. Il n'y a pas de fatalité, seulement une mauvaise gestion. Ainsi vont les chemins tortueux de l'économie de marché.

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