Les prix de l’oignon continuent de flamber. Dans les marchés du Royaume, ce légume se vend désormais entre 8 et 9 dirhams le kilogramme. Une hausse des prix inquiétante, d’autant plus qu’elle touche une denrée de large consommation et indispensable pour les Marocains.
De nombreux facteurs contribuent à cette hausse des prix, selon des agriculteurs de la province d’El Hajeb, principal bassin de production de l’oignon au Maroc, interrogés par Le360. Ceux-ci citent les conditions climatiques, la baisse de la production et la hausse des coûts de production.
Une production en régression due au déficit pluviométrique
Les épisodes de déficit pluviométrique qu’a connus le Royaume au cours des dernières années a eu un impact direct sur les ressources hydriques souterraines de la province d’El Hajeb. Comme le souligne Jamal, producteur d’oignon dans la commune de Bouderbala, à cause de la rareté des précipitation, le volume des eaux souterraines utilisées dans l’irrigation des terrains réservés à la culture de l’oignon a fortement reculé.
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En raison du déficit pluviométrique, les nappes phréatiques se sont en effet appauvries alors que l’eau se fait plus rare au niveau des puits, poussant ainsi plusieurs agriculteurs de la région à réduire les superficies cultivées. Par conséquent, la production a connu une baisse conséquente, ajoute l’agriculteur.
D’autre part, le retard des précipitations a aussi eu un impact sur la productivité. Selon Jamal, les récoltes n’ont pas été aussi satisfaisantes en comparaison avec une saison normale, alors que les quantités récoltées sur une même superficie ont aussi enregistré une baisse.
Un constat que partage Mohamed, agriculteur de la même région. D’après lui, la production moyenne oscillait auparavant entre 40 et 50 tonnes d’oignons par hectare. Cette année, la production est restée limitée entre 10 et 30 tonnes par hectare, fait-il savoir, soulignant un «recul important» de la production.
Des coûts de production en hausse
En plus des conditions climatiques défavorables, les producteurs d’oignon sont confrontés à une flambée des prix des intrants qui alourdit davantage les coûts de production.
Cette augmentation est principalement due au renchérissement des engrais, dont les prix ont augmenté de 300%, ainsi que d’autres matières utilisées dans la culture de l’oignon, comme l’indique Jamal.
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En effet, le prix des engrais azotés, qui variait entre 300 et 350 dirhams le quintal, est passé à 1.500 dirhams durant la campagne agricole en cours, avant de baisser à 600 dirhams, détaille, de son côté, Mohamed.
Ce dernier souligne par ailleurs une hausse conséquente des dépenses. Selon lui, l’agriculteur doit désormais dépenser entre 100.000 et 120.000 dirhams pour cultiver un hectare d’oignons, alors que ce coût variait entre 30.000 et 50.000 dirhams par hectare auparavant.
Cultivé sur une superficie de 4.150 hectares, l’oignon est une culture phare de la province d’El Hajeb, avec une production annuelle de près de 198.000 tonnes. Quant à la région Fès-Meknès, avec une production d’environ 454.000 tonnes, elle génère 62% de la production nationale.