Finance participative: le démarrage effectif de l’assurance Takaful attendu au premier semestre 2022

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L'Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS) a publié la circulaire portant sur l’application des dispositions du Code des assurances relatives à l'assurance Takaful, ouvrant, enfin, la voie au lancement de cette activité dans les prochains mois.

Le 01/11/2021 à 14h01

Près de 4 ans après le lancement des premières banques participatives au Maroc, Takaful, l’assurance participative conforme à la Charia, vient de franchir une étape importante vers son opérationnalisation. 

L’Acaps, l’autorité en charge du contrôle du secteur des assurances au Maroc, vient en effet de publier une circulaire concernant les modalités d'application des dispositions du Code des assurances relatives à l'assurance Takaful. Cette circulaire, qui est entrée en vigueur le 25 octobre 2021, ouvre donc la voie au lancement effectif de cette nouvelle industrie.

«Nous espérons un démarrage effectif de l’assurance Takaful au cours du premier semestre 2022», affirme Hakim Bensaïd, président de l’Association marocaine pour les professionnels de la finance participative, joint par Le360.

Avant cela, l’Acaps devra se pencher sur les demandes d’agrément transmises par les compagnies d’assurance qui souhaitent se lancer ses activités. «L’Acaps est mobilisée pour la réception et le traitement des demandes d’agrément des futurs opérateurs Takaful», fait savoir Hakim Bensaïd, qui indique que quatre compagnies opérant au Maroc sont en lice pour obtenir leur autorisation. 

L’entrée en vigueur de l’assurance Takaful constitue un pas important vers la mise en place d’un écosystème participatif complet. On se souvient que les banques participatives avaient commencé à commercialiser des produits de financement dès 2018, notamment pour l’acquisition de biens immobiliers (à travers la Mourabaha immobilière), sans que l’acheteur ne souscrive à une assurance décès, faute de disponibilité de cette assurance. Il faut savoir en effet que le Conseil supérieur des Oulémas (CSO) a interdit aux banques participatives de faire souscrire à leur client des assurances classiques, non conforme à la Charia.

Un stock de 15 milliards de dirhams de financements non couvertsHakim Bensaïd rappelle à ce propos que les clients qui ont bénéficié de financements participatifs au cours des derniers années se sont engagés à souscrire à une assurance décès conforme à la Charia, une fois que celle-ci sera mise sur le marché. «Ces engagements devront être honorés», affirme-t-il.

L’encours des financements participatifs à fin août 2021 s’élève à 17,5 milliards de dirhams, dont 15 milliards de Mourabaha immobilière. Selon les calculs du président de l’AMFP, ce stock de financements non assurés à ce jour devrait générer des primes d’assurance Takaful de l’ordre de 60 millions de dirhams de dirhams en 2022.

En outre, souligne-t-il, beaucoup de clients attendaient la disponibilité de l’assurance Takaful avant de demander un financement participatif pour acquérir une maison.

«Au total, si le rythme des financements de la Mourabaha immobilière se maintient, l’activité du Takaful devrait générer pas moins de 100 millions de dirhams en 2022, soit une part de marché de près de 10% du marché marocain de l’assurance décès adossée à des financements», estime Hakim Bensaïd.

«C’est l’équivalent, conclut-il, de la production annuelle d’assurances décès classiques par une grosse compagnie d’assurance au Maroc».

Par Amine El Kadiri
Le 01/11/2021 à 14h01