Exportations: une feuille de route pour 2025-2027

Le programme Export Morocco Now est une réponse aux besoins des entreprises et coopératives marocaines exportatrices et primo-exportatrices.

Revue de presseAvec une feuille de route 2025-2027 axée sur la création d’emplois, l’élargissement de la base exportatrice et la digitalisation du secteur, le Royaume entend transformer son commerce extérieur en levier puissant de croissance économique. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien L’Économiste.

Le 07/05/2025 à 20h20

Le Maroc place désormais le commerce extérieur au cœur de sa stratégie nationale de croissance pour la période 2025-2027. Cette orientation vise à faire du commerce un véritable levier de développement économique et un moteur de création d’emplois, lit-on dans l’édition du jeudi 8 mai du quotidien L’Économiste. C’est dans ce cadre qu’une réunion stratégique s’est tenue le mardi 6 mai 2025 à Rabat, consacrée à l’examen de la nouvelle feuille de route du secteur.

Lors de cette rencontre, le secrétaire d’État chargé du Commerce extérieur, Omar Hejira, a présenté les grands objectifs de cette stratégie. Le gouvernement ambitionne, à travers cette feuille de route, de générer la création de 76 000 emplois nouveaux, d’élargir significativement la base des exportateurs en accompagnant la création de 400 nouvelles entreprises exportatrices chaque année, et de réaliser 84 milliards de dirhams supplémentaires de chiffre d’affaires à l’export durant la période couverte.

Au-delà de ces ambitions chiffrées, la stratégie cherche à repositionner le commerce extérieur comme un pilier fondamental de la croissance structurelle du pays. Une attention particulière est portée aux petites et moyennes entreprises marocaines, qui seront encouragées et accompagnées dans leur démarche d’internationalisation, souvent freinée par des contraintes structurelles et administratives. Le gouvernement entend ainsi aligner pleinement le commerce sur les objectifs du développement économique national, en veillant à la cohérence avec les orientations royales.

La feuille de route prévoit plusieurs réformes majeures destinées à transformer en profondeur le fonctionnement du commerce extérieur. Elle met en avant l’accélération de la digitalisation du secteur, la création de bureaux régionaux pour accompagner les opérateurs économiques au plus près du terrain, ainsi que la promotion des exportations issues de l’artisanat et de l’économie sociale et solidaire. «Le but est de moderniser les circuits d’exportation, de simplifier les procédures, de raccourcir les délais et de réduire les coûts logistiques, afin d’améliorer la compétitivité du produit marocain sur les marchés internationaux», écrit L’Économiste.

Cette dynamique s’inscrit dans la continuité d’une convention majeure signée le 9 avril 2025 à Rabat entre Amal El Fallah Seghrouchni, ministre déléguée auprès du Chef du gouvernement chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, et Omar Hejira. Ce partenariat structurel vise à soutenir les chantiers de digitalisation du commerce, tant sur le plan intérieur qu’à l’export.

Concernant le commerce intérieur, la convention prévoit la généralisation des outils numériques auprès des commerçants, à travers des programmes de formation, de sensibilisation et d’accompagnement. Elle comprend également le soutien à la plateforme Moroccan Retail Tech Builder (MRTB), qui accompagne les startups du secteur commercial, et le renforcement du e-commerce à l’échelle nationale. Ce volet prévoit également de favoriser une synergie renforcée entre la recherche scientifique et l’écosystème de l’innovation et de l’entrepreneuriat digital, avec notamment le soutien à l’initiative «Jazari Institute», portée par le ministère.

En ce qui concerne le commerce extérieur, la convention s’articule autour de trois plateformes numériques majeures. La première, baptisée «One Shop Store Export», est conçue pour offrir un accompagnement personnalisé aux entreprises exportatrices. La seconde, «Trade.ma», a pour vocation de valoriser l’offre exportable marocaine. La troisième, «TijarIA», repose sur l’intelligence artificielle et vise à informer les opérateurs économiques sur les procédures et les opportunités d’exportation à l’international.

Parallèlement à ces réformes structurelles, le gouvernement met en place un nouvel outil financier destiné à sécuriser les exportateurs et à stimuler davantage les échanges internationaux. Il s’agit du dispositif d’assurance publique complémentaire à l’export, présenté par le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, en collaboration avec Omar Hejira. Ce mécanisme stratégique, doté d’un budget initial de 100 millions de dirhams, sera lancé officiellement le 1er juin 2025. Il repose sur un système de tarification modulé en fonction du niveau de risque des pays ciblés.

Ce dispositif permettra de garantir une couverture adaptée aux réalités des marchés internationaux et ambitionne de couvrir jusqu’à 7,5 milliards de dirhams d’export additionnel par an, précise L’Économiste. Il devrait aussi générer un effet de levier important, avec un rendement estimé à 75 dirhams d’export supplémentaire pour chaque dirham investi. Son opérationnalisation s’appuiera sur un fonds public dédié, mis à la disposition de la Société Centrale de Réassurance, désormais connue sous le nom d’Atlantic Re.

Par Lamia Elouali
Le 07/05/2025 à 20h20