Entre 4,2 à 6,3 milliards de dirhams à l’horizon 2028: tout ce que le cannabis médical peut générer au Maroc

Mohamed El Bouhmadi, président de la Fédération marocaine de l’industrie et de l’innovation pharmaceutique (FMIIP).

«Le cannabis médical pourrait générer un flux de revenus annuel de 4,2 à 6,3 milliards de dirhams d’ici 2028», a révélé Mohamed El Bouhmadi, président de la Fédération marocaine de l’industrie et de l’innovation pharmaceutique (FMIIP), en marge d’un atelier de travail sur le cannabis et ses vertus médicinales.

Le 17/05/2024 à 13h44

Lors d’un atelier sur les vertus médicinales et pharmaceutiques du cannabis, organisé ce vendredi 17 mai par la Fédération marocaine de l’industrie et de l’innovation pharmaceutique (FMIIP), son président, Mohamed El Bouhmadi, a mis en avant les opportunités économiques qu’offre ce secteur en plein essor. D’après lui, ce segment «pourrait générer un flux de revenus annuel de 4,2 à 6,3 milliards de dirhams d’ici 2028, si le Maroc parvient à atteindre une part de marché européenne de 10-15%».

«Nous en sommes pleinement capables, notamment après les efforts déployés par l’Agence nationale de réglementation des activités relatives au cannabis (ANRAC), la Direction des médicaments et de la pharmacie (DMP) et les professionnels du secteur, qui se sont concrétisés par la publication par le ministre de la Santé et de la Protection sociale des circulaires fixant les dispositions réglementaires et établissant les exigences pour l’enregistrement des médicaments, des compléments alimentaires et des cosmétiques à base de cannabis et de ses dérivés», a-t-il relevé.

Selon le président de la FMIIP, «la loi n° 13-21 relative à l’usage licite du cannabis à des fins médicales constitue une véritable opportunité pour le développement des investissements autour de cette activité et l’amélioration des conditions de vie de la population engagée dans cette culture. Le Maroc a ainsi donné son feu vert à la culture, à la transformation et à la vente de cannabis sous licence, ouvrant ainsi de nouveaux horizons pour l’industrie pharmaceutique et l’agriculture. Cette réglementation promet de stimuler l’économie et de favoriser la recherche médicale et industrielle, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles possibilités de développement pour le pays».

Un levier de croissance

Les applications du chanvre sont aussi variées que prometteuses. Il peut servir de base à des matériaux d’isolation thermique dans le BTP, à des cosmétiques et des produits agroalimentaires à base d’huile de CBD, à des textiles techniques écologiques, ou encore dans la papeterie et chimie. Et en période de pénurie de matières premières, le chanvre pourrait devenir un nouveau relais de croissance pour diverses industries, a expliqué le président de la FMIIP.

Pour Mohamed El Bouhmadi, le Maroc est bien positionné pour devenir un acteur clé sur le marché européen du cannabis médical, grâce à un cadre réglementaire solide. Ces initiatives promettent non seulement des retombées économiques importantes, mais aussi des avancées significatives dans le domaine de la santé publique.

«Le cannabis médical émerge comme un nouvel espoir dans le domaine de la santé, offrant un large éventail de vertus thérapeutiques et apportant une nouvelle dimension à la prise en charge des patients, puisqu’il offre des solutions alternatives et complémentaires aux traitements conventionnels. De la gestion de la douleur chronique à l’amélioration des symptômes de troubles neurologiques, en passant par l’atténuation des troubles mentaux, le cannabis médical dévoile ses multiples bienfaits pour la santé, et se révèle être un allié précieux dans le traitement de diverses affections», a-t-il conclu.

Par Hajar Kharroubi
Le 17/05/2024 à 13h44