Sous l’impulsion du roi Mohammed VI, le Maroc a été parmi les premiers à élaborer une feuille de route ambitieuse pour la transition énergétique. Depuis 2009, une stratégie globale a été mise en place, visant à renforcer l’efficacité énergétique et à promouvoir les énergies renouvelables. Cette politique s’est traduite par des réformes législatives, réglementaires et institutionnelles, consolidant ainsi la place du Maroc dans un monde en quête de décarbonation.
Un Plan national d’actions prioritaires (PNAP), indique le magazine Challenge dans une analyse dédiée, a été lancé pour équilibrer l’offre et la demande en électricité, notamment par une augmentation de la capacité de production de 1400MW et une meilleure rationalisation de l’énergie. Le cadre législatif a joué un rôle clé, notamment avec la loi n°13-09 sur les énergies renouvelables, ouvrant la production et la commercialisation de l’électricité verte au secteur privé. Ces avancées positionnent le Maroc comme un acteur incontournable de la transition énergétique en Afrique du Nord.
Face aux enjeux mondiaux, le Maroc s’engage résolument dans l’adoption d’une taxe carbone, prévue dès janvier 2026 dans le projet de loi-cadre sur la fiscalité. L’article 7 du projet de loi 69-19 prévoit ainsi des mesures fiscales spécifiques pour soutenir la protection de l’environnement.
«Nous ne voulons pas que la taxe carbone soit une contrainte supplémentaire, mais plutôt un levier pour encourager l’usage d’énergies plus propres», a déclaré Faouzi Lekjaa, ministre délégué chargé du Budget.
Cité par Challenge, Ismail Akalay, directeur général de Sonasid, précise que «cette taxe doit s’accompagner d’une reconnaissance internationale des efforts de décarbonation du Maroc et d’incitations fiscales pour les entreprises engagées dans cette voie». Selon lui, «l’industrie marocaine doit pouvoir tirer parti du marché du carbone, notamment pour renforcer sa compétitivité sur le marché européen».
Badr Ikken, ancien directeur général de l’IRESEN, souligne quant à lui que «le Maroc dispose d’un potentiel immense en énergies renouvelables et d’une expertise reconnue, des atouts majeurs pour réussir la transition vers une économie bas carbone».
L’instauration de la taxe carbone est aussi une opportunité pour le Maroc de renforcer sa compétitivité à l’international. «Produire des biens avec une empreinte carbone réduite devient un argument de poids pour l’exportation, notamment vers l’Europe», affirme Akalay. Sonasid s’est déjà engagée dans cette dynamique avec la production de rond à béton et de fil machine utilisant 85% d’énergie verte, un atout majeur face à la concurrence internationale. De plus, un projet ambitieux de production d’acier vert destiné à l’Amérique du Nord est en cours à Nador.
Badr Ikken rappelle que, «grâce à sa stratégie énergétique, le Maroc a réduit en dix ans le coût du kilowattheure photovoltaïque de 3,5 dirhams à seulement 30 centimes». Cette baisse spectaculaire rend les énergies renouvelables plus attractives et compétitives.
L’objectif est clair: atteindre 50% d’énergies renouvelables et faire de la décarbonation un levier stratégique pour l’industrie marocaine. «Cette vision permettra à notre pays de s’imposer sur le marché mondial et d’attirer de nouveaux investissements», insiste Akalay.
Le secteur maritime est également concerné par cette transition. L’Organisation maritime internationale (OMI) prône l’adoption de carburants éco-responsables, incitant les acteurs du secteur à suivre cette trajectoire verte.
Bienvenue dans l’espace commentaire
Nous souhaitons un espace de débat, d’échange et de dialogue. Afin d'améliorer la qualité des échanges sous nos articles, ainsi que votre expérience de contribution, nous vous invitons à consulter nos règles d’utilisation.
Lire notre charte