Croissance au Maroc: la Banque mondiale sonne l’alerte

Le siège de la Banque mondiale à Washington.

Revue de presseLa Banque mondiale alerte sur une série de risques qui devraient impacter les performances économiques et les équilibres macroéconomiques au Maroc. En prime, l’incapacité du gouvernement à gérer la hausse du chômage, le déploiement de l’AMO ou les opérations de financements innovants, ou encore les aléas climatiques. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien L’Economiste.

Le 21/07/2024 à 20h58

Dans sa dernière évaluation de la situation économique au Maroc, la Banque mondiale fait état d’un redressement de la croissance, en dépit d’une conjoncture difficile. La croissance du PIB a évolué de 1,5% à 3,4%, «contrairement au déclin observé dans le monde». La Banque mondiale met néanmoins en garde contre un ralentissement modéré de l’économie marocaine au cours de cette année, même si elle devra retrouver un niveau plus dynamique en 2025, indique le quotidien L’Economiste dans son édition du lundi 22 juillet.

Une série de risques qui devraient impacter les performances économiques et les équilibres macroéconomiques est également pointée du doigt. «C’est le cas notamment du marché du travail qui pourrait rester sous pression, particulièrement dans les zones rurales», lit-on. Pour les experts de l’institution de Bretton Woods, la hausse du chômage pourrait s’expliquer par la réforme en cours de la protection sociale, qui pourrait inciter les travailleurs non-salariés (TNS) à se déclarer inactifs. D’où l’importance de cerner les incitations pour cette catégorie de travailleurs, afin d’éviter les effets indésirables sur le marché du travail.

La réforme de l’AMO pourrait également générer des risques budgétaires méritant une attention particulière. «Cela concerne justement la catégorie des TNS», précise L’Economiste. Jusqu’à présent, une faible part des travailleurs non-salariés s’est inscrite, tandis que ceux qui sont couverts ont des taux de réclamation anormalement élevés. Ce qui entraîne un déficit encore gérable, mais qui pourrait augmenter avec le temps.

«Autre point de vigilance, les opérations de financements innovants (sale and lease back), qui créent un flux d’obligations de paiement futures de l’Etat», relève le quotidien. Pour la Banque mondiale, ces transactions représentent des recettes non récurrentes et, lorsqu’on évalue les soldes budgétaires structurels, l’idée selon laquelle le déficit budgétaire post-pandémique s’est amélioré devient plus nuancée». C’est pour cela qu’il est important de «continuer à suivre de près comment cet outil est utilisé et son impact, tout en assurant une transparence totale à son sujet.

Les risques climatiques sont également au menu. Les aléas météorologiques peuvent continuer d’exacerber la volatilité de la production agricole, et donc la croissance du PIB, causant des difficultés pour les populations rurales. Des précipitations faibles prolongées pourraient contraindre le gouvernement à imposer de nouvelles restrictions d’eau sur l’irrigation et d’autres secteurs. Ce qui pourrait entraver la croissance économique.

Par Nabil Ouzzane
Le 21/07/2024 à 20h58