Crédits bancaires: la reprise se confirme... mais les impayés persistent

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Grâce à une relance des investissements des entreprises en fin d'année, entre autres, le secteur bancaire clôture l'exercice 2016 mieux que prévu. Cependant, la situation des créances en souffrance appelle toujours à plus de vigilance. Décryptage.

Le 01/02/2017 à 19h09

Finalement, le secteur bancaire a pu limiter la casse en fin d’année dernière, clôturant l’exercice sur une hausse de 4,2% de l’encours des crédits, toutes catégories confondues.

Certes, ce niveau de croissance reste limité par rapport à ce que l’on avait l’habitude de constater par le passé. Cependant, au vu des difficultés enregistrées en fin d’année dernière et durant les premiers mois de 2016, cette performance reste largement supérieure à ce que l’on pouvait attendre.

En fait, c’est surtout grâce à la relance enregistrée durant les tous derniers mois de l’année que le secteur a pu afficher ce taux de croissance. En effet, les crédits à l’équipement, qui ont enregistré une hausse de leurs encours de plus de 6% sur le seul mois de décembre (11,7% sur toute l’année), ont permis de booster la machine des crédits. Ce constat est d’ailleurs rassurant sur la bonne santé de certaines entreprises.

Ainsi, il est communément admis que les crédits à l’équipement sont un indicateur clé pour évaluer l’engagement des entreprises dans de nouveaux investissements. Or, avec une hausse de l’encours en fin d’année, il semblerait que malgré le flou induit par le retard dans la constitution du nouveau gouvernement et ainsi que dans l’adoption du projet de loi de finances 2017, n’ont finalement pas affecté le moral des patrons d’entreprises.

En revanche, pour les autres catégories de crédits, la situation est mitigée. D’un côté, les crédits habitats (destinés aux acquéreurs de nouveaux logements) ont terminé l’année sur une hausse de 5% de leur encours. D’un autre côté, les crédits à la promotion immobilière (destinés aux promoteurs) ont poursuivi leur décélération, avec un encours en baisse de 3,7%.

Les crédits à la consommation terminent l’année sur une hausse de 5,5% de leur encours, malgré une fin d'année moins prolifique pour les banques. Au final, le secteur bancaire affiche à fin décembre 2016 un encours de crédits global de 817,7 milliards de dirhams.

Sur un autre registre, force est de rappeler que les créances en souffrance ont évolué d’une manière plus accélérée que l’évolution des crédits eux-mêmes tout le long de cette année. Cette situation appelle à la vigilance concernant la qualité des prêts octroyés par les banques.

En effet, si l’encours des crédits bancaires s’est accru de 4,2%, celui des créances en souffrance a enregistré une hausse de 7,1% pour s’établir à plus de 61,5 milliards de dirhams. Cette hausse est principalement induite par des défaillances enregistrées sur des crédits à des entreprises, cette catégorie de clientèle affichant une hausse de 14% de ses dettes en souffrance à plus de 38 milliards de dirhams.

Par Younès Tantaoui
Le 01/02/2017 à 19h09