Ces secteurs qui vont porter l’économie marocaine

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Revue de presseLe Royaume anticipe une croissance économique modérée de 3,5% en 2025, portée par la reprise agricole, l’expansion industrielle, notamment dans l’automobile, et le dynamisme du tourisme. Par ailleurs, les infrastructures portuaires jouent un rôle clé dans la position stratégique du pays comme hub logistique entre l’Europe, l’Afrique et l’Asie, renforçant ainsi son attractivité face aux bouleversements des chaînes d’approvisionnement mondiales. Cet article est une revue de presse tirée du magazine Challenge.

Le 27/05/2025 à 19h35

La croissance de l’économie marocaine devrait atteindre 3,5% en 2025 et 3,6% en 2026, portée par la reprise du secteur agricole après plusieurs années de sécheresse, ainsi que par la progression des secteurs industriel et tertiaire. Ces prévisions ont été présentées le lundi 26 mai à Casablanca par Luis Dalmau Taules, économiste Afrique & Moyen-Orient chez Allianz Trade.

Cité par le magazine Challenge, Dalmau Taules explique que le contexte international reste marqué par des incertitudes, en particulier liées à la politique commerciale des États-Unis.

Bien que le Royaume soit peu exposé directement à la guerre commerciale sino-américaine, l’économie nationale pourrait être affectée indirectement via ses liens avec l’Union européenne, fortement intégrée aux chaînes d’approvisionnement mondiales.

L’économiste a mis en avant le potentiel du Maroc en matière de relocalisation industrielle. Les stratégies des entreprises européennes visant à réduire leur dépendance vis-à-vis de la Chine et des États-Unis ouvrent des opportunités pour le Royaume.

Grâce à ses coûts compétitifs et à sa proximité avec l’Europe, le Maroc pourrait se positionner comme un hub de production attractif, notamment dans le secteur automobile, en plein essor, y compris pour les acteurs chinois, écrit-on.

Les infrastructures portuaires marocaines, notamment le port de Casablanca, bénéficient aussi des bouleversements du commerce maritime, tels que les perturbations dans le canal de Suez.

Selon Allianz Trade, avec des investissements ciblés, ces ports pourraient évoluer en plateformes logistiques régionales majeures reliant l’Europe, l’Afrique, l’Asie et les Amériques.

Le secteur touristique continue également sa dynamique positive. Les arrivées de touristes internationaux ont atteint un record en 2024, tendance qui devrait se poursuivre en 2025, renforçant le positionnement du Maroc comme destination touristique de premier plan.

Challenge souligne qu’Allianz Trade a partagé les résultats d’une enquête menée auprès de 4.500 exportateurs dans neuf pays représentant 60% du PIB mondial.

Il en ressort que 60% des entreprises anticipent un impact négatif de la guerre commerciale sur leur activité, et 45% s’attendent à une baisse de leur chiffre d’affaires à l’export.

En réponse à ces tensions, les entreprises adoptent des stratégies de diversification, telles que le «friendshoring» (délocalisation vers des pays partenaires), la réorganisation de leurs chaînes logistiques, et l’exploration de nouveaux itinéraires maritimes pour réduire les coûts douaniers.

Allianz Trade, filiale du groupe Allianz, est spécialisée dans l’assurance-crédit, les cautions, les recouvrements et l’analyse du risque commercial. Présente dans plus de 40 pays avec 5.800 employés, elle a assuré en 2024 l’équivalent de 1.400 milliards d’euros de transactions commerciales dans le monde, pour un chiffre d’affaires de 3,8 milliards d’euros.

Par Nabil Ouzzane
Le 27/05/2025 à 19h35