Casablanca: l'immobilier fait grise mine

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Revue de presseKiosque360. Malgré de nouveaux plans d'aménagement, la pression sur le foncier est toujours aussi forte. En cause, la “gourmandise” des vendeurs ou “l'avarice” des promoteurs, la réduction des surfaces constructibles et la menace d'un contrôle fiscal. Les détails.

Le 20/11/2015 à 10h40

L'adoption des nouveaux plans d'aménagement n'aura pas suffi à atténuer la pression sur le foncier. Même si ces documents apportent de nouvelles offres de terrains (nouvelles zones ouvertes à l'urbanisation, conversion des zones villas en zones immeubles …) considérées comme étant très utiles, il n'en demeure pas moins qu'une grande partie des nouvelles ressources foncières est difficilement accessible. Un phénomène qui n'épargne aucune ville du royaume mais où Casablanca apparaît comme étant la plus emblématique.

Selon “La Vie Eco”, qui consacre une enquête sur le sujet dans son édition du 20 au 26 novembre, malgré le renouvellement des documents d'urbanisme par la métropole dès 2011, les ventes de terrains se font toujours au compte gouttes. En plus d'une conjoncture économique pour le moins morose, l'hebdomadaire relève qu'un “dialogue de sourds” s'est installé entre les propriétaires de terrain et les promoteurs. En effet, les détenteurs d'actifs demanderaient des prix bien trop élevés par rapport à ce que sont disposés à payer les développeurs, “encore bloqués sur les tarifs pratiqués au plus fort de la bulle immobilière”.

Selon les quartiers de la ville, l'écart va quasiment du simple au double. Ainsi, à Palmiers, l'Oasis, Maârif, Riviéra et Hay Hassani, les propriétaires de terrains de villas passés en zone immeubles n'exigent pas moins de 30.000 DH/m2 en moyenne. Pourtant, selon un agent immobilier, les rares transactions qui aboutissent dépassent rarement les 18.000 DH/m2.

Les nouveaux plans d'aménagement compliquent d'autant plus les transactions qu'ils introduisent des règles urbanistiques faisant office de repoussoirs pour les demandeurs de foncier. A Palmiers, par exemple, un propriétaire de villa affirme que “ce nouveau plan d'aménagement impose un recul de 4 mètres (zone non constructible en façade de terrain)” sur sa parcelle, ce qui décourage les potentiels acheteurs. Sachant que la façade du terrain en question va sur 20 m2, l'acquéreur perdra en effet d'office 80 m2 sur une surface totale de 500 m2. Dans ce quartier, plus de 1.500 villas seraient dans le même cas de figure.

Autre raté, la définition de parcellaires trop importants vu les capacités de la majorité des développeurs. Cela revient finalement à écarter d'office les opérateurs de taille moyenne. Enfin, quand bien même un développeur (ou promoteur) se déciderait à acheter, il risquerait toujours de faire l'objet d'un redressement fiscal. En effet, dans plusieurs cas constatés sur le marché, les prix sont aux alentours des 20.000 DH/m2 alors que le fisc, lui, estime la zone entre 25.000 DH et 35.000/m2. Heureusement, il reste encore l'espoir de voir émerger un chantier d'actualisation du référentiel du fisc au cours des prochaines semaines.

Par Sanae El Asrawi
Le 20/11/2015 à 10h40