Budget: la rallonge de 13 milliards de dirhams expliquée par Fouzi Lekjaâ

Fouzi Lekjaa, ministre délégué chargé du Budget.

Revue de presseLe gouvernement marocain annonce l’ouverture de crédits supplémentaires de 13 milliards de dirhams pour l’exercice 2025, dans le but de soutenir la stabilité économique et de répondre aux besoins urgents du pays. Lors de son passage devant la Commission des finances de la Chambre des conseillers, le ministre chargé du Budget, Fouzi Lekjaâ, a détaillé les priorités de cette mesure. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien L’Economiste.

Le 01/05/2025 à 20h29

Le ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaâ, a présenté, devant la Commission des finances de la Chambre des conseillers, un projet de décret visant à ouvrir des crédits supplémentaires pour le budget général de l’exercice financier 2025. Un montant global de 13 milliards de dirhams a été retenu pour cette mesure.

Ce projet, explique le quotidien L’Economiste dans son édition du 2 mai, s’inscrit dans le cadre de l’application des dispositions de l’article 60 de la loi organique relative à la loi de finances. Il a pour objectif de mettre à jour les crédits ouverts pour 2025 et de répondre à des besoins urgents sur les plans social et économique. Parmi les priorités identifiées, figure la nécessité de soutenir certains établissements et entreprises publics (EEP), de financer des programmes sectoriels stratégiques, et de couvrir les dépenses liées à la révision des salaires pour certaines catégories de fonctionnaires de l’État.

Une partie importante de ces crédits, soit 4 milliards de dirhams, sera allouée à l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE). Cette somme vise à honorer les engagements de l’État dans le cadre du contrat-programme 2023-2027. Le gouvernement souhaite garantir la stabilité des prix de l’eau et de l’électricité, en évitant toute hausse tarifaire susceptible d’affecter le pouvoir d’achat des citoyens. Face à la situation déficitaire de l’ONEE, cette intervention vise à maintenir les tarifs inchangés pour les consommateurs et les entreprises, reproduisant ainsi le modèle des années précédentes.

Ensuite, 5,5 milliards de dirhams seront affectés à la recapitalisation de certains établissements publics. Cette mesure a pour but de renforcer les ressources propres de ces EEP en fonction de l’examen de leur situation financière à fin mars 2025. L’objectif est de soutenir la réalisation de leurs projets stratégiques. Bien que la liste des établissements concernés n’ait pas été rendue publique, le ministre a précisé que ces décisions seront prises après une évaluation rigoureuse de la situation financière de chaque établissement. Cela permettra de renforcer leur capital et de contribuer à la réalisation de leurs programmes d’action.

Par ailleurs, ajoute L’Economiste, un montant de 3 milliards de dirhams sera orienté vers les dépenses liées au personnel. Ce montant correspond à des engagements pris dans le cadre du dialogue social, notamment avec les ministères de la Santé et de l’Éducation nationale. Cette enveloppe permettra de financer la révision salariale de certaines catégories de fonctionnaires de l’État, notamment avec l’augmentation de 1.000 dirhams, répartie en deux tranches de 500 dirhams chacune, l’une étant prévue pour 2024 et l’autre pour 2025.

En outre, 500 millions de dirhams seront alloués à la couverture de dépenses exceptionnelles imprévues, dans le cadre de la loi de finances pour 2025. Ces fonds serviront à couvrir des situations spécifiques qui n’ont pas pu être anticipées dans les prévisions budgétaires initiales.

Le ministre a souligné que ces crédits supplémentaires sont rendus possibles grâce à une dynamique positive des recettes fiscales. Sur la période 2021-2024, les recettes fiscales ont enregistré une augmentation de 116,38 milliards de dirhams, soit une moyenne annuelle de 13,4%. Cette croissance est attribuée aux réformes fiscales mises en place ces dernières années, avec une progression annuelle moyenne de 11,9%.

Les recettes fiscales du premier trimestre 2025 ont continué sur cette lancée, augmentant de 17,4 milliards de dirhams (+21,5%) par rapport à la même période de l’année précédente, explique le quotidien. Cette performance résulte principalement de l’augmentation des recettes provenant de l’impôt sur les sociétés (+33,8%) et de l’impôt sur le revenu (+43,7%).

Le ministre a précisé que si cette dynamique se poursuit, elle permettra de couvrir les dépenses supplémentaires tout en limitant le déficit budgétaire prévu à 3,5% du PIB en 2025, contre 3,9% en 2024. L’objectif final est de ramener ce déficit à 3% du PIB.

Par Nabil Ouzzane
Le 01/05/2025 à 20h29