Lors de son passage à l’émission «Grand Format-Le360», Mohammed Sadiki, ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts, a réfuté tout lien entre la récente baisse des prix des légumes sur le marché local et l’augmentation des droits de douane sur certains produits marocains en Mauritanie.
Rappelant que les exportations annuelles de légumes du Maroc vers la Mauritanie oscillent entre 1.000 et 1.500 quintaux, le ministre a signalé qu’elles «n’ont jamais posé problème». «La Mauritanie n’a pas interrompu ses importations de produits marocains, elle a simplement ajusté les droits de douane, ce qui a entraîné quelques retards logistiques. De plus, les exportations se poursuivent vers diverses destinations, y compris d’autres pays d’Afrique, d’Europe, ainsi que le Canada. La coïncidence entre cette situation et la baisse des prix au Maroc est simplement fortuite», a-t-il affirmé.
D’après Mohammed Sadiki, les exportations de légumes et de fruits ont été une constante tout au long de l’histoire du Maroc depuis son indépendance. Explications: «L’agriculteur, en investissant, cherche à réaliser des bénéfices pour assurer la pérennité de son activité. Cependant, la priorité demeure toujours accordée au marché intérieur (...) Auparavant, la saison des tomates se limitait au printemps, et nous obtenions le produit en été. Grâce à des investissements dans des serres couvertes, nous sommes désormais en mesure de produire toute l’année.»
Pour le responsable gouvernemental, il est impératif de maintenir des prix stables sur le marché intérieur. L’exportation devient nécessaire lorsque l’offre excède la demande intérieure, comme dans le cas où un agriculteur produit 1.000 tonnes par hectare alors que le marché local n’a besoin que de 300 tonnes. «Le bénéfice provenant de la vente sur le marché intérieur, combiné au prix de vente à l’étranger, assure la viabilité des investissements des producteurs.»
En cas d’insuffisance de la demande sur le marché intérieur, des discussions sont initiées avec les professionnels pour trouver des solutions. «Il faut savoir que l’interdiction pure et simple des exportations n’est pas envisageable, car cela pourrait décourager les agriculteurs de cultiver lors des saisons suivantes, ce qui pourrait entraîner des difficultés à long terme», a souligné notre invité.