Armement: pour ses achats «intelligents», le Maroc opte pour Israël

L'Atmos 2000, conçu par Elbit Systems, est un système d'artillerie monté sur un châssis de camion tout-terrain.

Revue de presseSelon le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI), Israël est devenu le troisième fournisseur de matériel militaire du Maroc avec 11 % de parts sur ce marché. À la clef, un matériel efficace, des tarifs étudiés et une réactivité à toute épreuve. Cet article est une revue de presse tirée de Jeune Afrique.

Le 20/02/2025 à 22h39

Les armes du groupe français KNDS n’auraient pas donné satisfaction aux Forces armées royales (FAR). C’est ce qui explique le choix fait par le Maroc de conclure un contrat avec l’entreprise israélienne Elbit Systems pour l’acquisition de 36 pièces d’artillerie autotractées Atmos 2000, montées sur des camions tchèques Tatra. Et il en va de même pour une série de commandes passées par le Maroc auprès de l’Etat hébreu qui offre tarifs étudiés, matériel efficace et réactivité à toutes épreuves, conclut-on à la lecture d’un article dédié du magazine Jeune Afrique.

En l’espèce, cette décision intervient alors que les FAR disposent déjà du système d’artillerie Caesar de KNDS, commandé en 2020 et livré en 2022. Mais plusieurs problèmes techniques auraient affecté les canons français, au point que certains seraient toujours hors service. Le groupe français aurait tardé à répondre aux demandes de l’armée marocaine et refusé d’accorder un geste commercial en guise de compensation pour ces dysfonctionnements. Face à cette situation, Rabat aurait vu dans le système israélien une alternative plus fiable. L’Atmos 2000 est particulièrement apprécié pour sa mobilité et sa capacité de déploiement rapide sur le terrain.

Ce nouvel achat d’armement israélien s’inscrit dans une série d’acquisitions réalisées par le Maroc auprès d’entreprises basées en Israël., lit-on. Début 2022, Rabat avait ainsi signé un contrat de plus de 500 millions de dollars avec Israel Aerospace Industries (IAI) pour le système de défense aérienne et antimissile Barak MX. Cette transaction, souligne Jeune Afrique, faisait suite à la visite historique du ministre israélien de la Défense de l’époque, Benny Gantz, à Rabat, qui avait abouti à un accord de coopération militaire entre les deux pays. L’efficacité du système Barak MX, combinée à un coût inférieur à celui de son équivalent américain Patriot, avait convaincu les FAR. La grande majorité du matériel a déjà été livrée à l’armée marocaine. L’Etat hébreu a également vendu des drones de type Heron, indique pour sa part le quotidien français Les Echos.

En 2024, le Maroc a également passé commande de deux satellites Ofek 13 auprès du groupe IAI, pour un montant estimé à un milliard de dollars. Ce contrat, qui prévoit une livraison d’ici cinq ans, constitue le plus important signé entre les deux nations depuis les accords d’Abraham et a été remporté au détriment du constructeur européen Airbus.

Avec ces nouvelles acquisitions, Rabat confirme son tournant stratégique vers Israël en matière d’armement, au détriment de fournisseurs historiques comme la France. Selon le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI), Israël est devenu ces dernières années le troisième fournisseur de matériel militaire du Maroc avec 11 % de parts sur ce marché.

Par Nabil Ouzzane
Le 20/02/2025 à 22h39